L’ancien PDG de Renault et Nissan, après être passé par la case prison, s’est donc enfui du Japon. Selon ses propres dires, une « société privée », c’est-à-dire un gang payé pour cela, l’a aidé à s’échapper d’une assignation à résidence somme toute pas si sévère. « La grande évasion », se pâme le quotidien les Échos, qui ne cesse, ici et maintenant, de distiller son venin contre les grévistes. Pour un PDG multicartes touchant 14 millions d’euros en revenus... déclarés, plus tu arnaques, moins tu es coupable !
Car les faits sont là : des dizaines de millions d’euros dissimulés ou détournés au Japon, aux États-Unis et même en France, où l’on parle de 11 millions d’euros disparus vers les Pays-Bas. Présomption d’innocence, tu parles ! Il a lui-même reconnu sa culpabilité aux États-Unis en payant cash une amende d’un million de dollars afin de se « libérer » de poursuites pour dissimulation de revenus. Son ancien adjoint au Japon et en France, Patrick Pelata, a déclaré : « Je savais qu’au niveau éthique, Carlos Ghosn était "borderline", mais sur de petites choses. Je n’aurais jamais imaginé des choses aussi graves. Quelques jours après son arrestation, Nissan m’a proposé de voir le dossier sous réserve de confidentialité. Ce que j’ai vu m’a rendu malade ».
Les arnaques de Ghosn sont le produit d’un système où, entre autres, les représentants en carton-pâte de l’État n’ont rien vu. Et encore aujourd’hui, une ministre déclare qu’en cas de venue en France il n’y aurait pas d’extradition à la demande du Japon, restant muette sur les actions qui devraient être engagées pour les faits déjà révélés en France. Bravo la connivence !
Les réseaux de complicité et les circuits de siphonnage du fric doivent être mis au clair. Mais nul besoin d’être grand détective pour connaître les sources du magot du fuyard. Tout ce fric détourné ou dissimulé provient du travail des salariéEs de chez Nissan et Renault. À elles et eux de demander des comptes !