Le 49e congrès CGT s’est ouvert dans un climat d’interrogations profondes. Ce mardi soir, seul le bilan d’activités a été débattu: le nombre des voix Contre est passé, depuis le 48e congrès, de 16,8% à 22,7%. Mais ces chiffres ne reflètent qu’imparfaitement le malaise.
Bernard Thibault s’est efforcé de répondre aux interpellations. Il a voulu faire de la grève des 6000 sans papiers le symbole d’une CGT de lutte, et d’un premier «engagement» du congrès. Il a continué en revendiquant une organisation où les «opinions contradictoiresont droit de cité». Mais la suite manquait totalement de perspectives.
Plus de la moitié des interventions avaient une tonalité critique, soulignant un «décalage entre dirigeants et attentes sur le terrain». La Haute-Loire a défendu la nécessité de revendications salariales générales (200 euros, comme en Guadeloupe). Jean-Pierre Delannoy, qui présente sa candidature en alternative à celle de Thibault, appelle la CGT à «sortir de la démarche institutionnelle» et à redevenir un outil de lutte, même si « la grève générale ne se décrète pas», elle se construit. Il est très applaudi lorsqu’il propose des objectifs d’action «clairs et précis: 300 euros, arrêt de tous les licenciements, retour aux 37,5 annuités, renationalisation des services publics».
Bien d’autres prises de parole reflètent des préoccupations convergentes, comme cette déléguée STX (Saint-Nazaire), s’inquiétant que la CGT «n*futilise pas le rapport des forces». Elle est d’accord pour l’unité, mais «à condition de rendre publiques les propositions» CGT. Gérard (chimie), s’étonne que tout n’ait pas été fait pour la «jonction des luttes», ou que la CGT fasse la «fine bouche» lorsque les luttes contre les licenciements débouchent sur les primes.
D’autres expriment l’exigence d’une «continuité du salaire et du contrat de travail», une façon «d*finterdire les licenciements». Jo (organismes sociaux), s’interroge sur la stratégie car «nous n*favons pas su nous donner une perspective globale» Il demande une «résolution d*factualité» pour la défense des retraites. Et conclut: «Osons camarades!».
Le délégué des Molex soulève l’enthousiasme en évoquant leur lutte mais surtout en réclamant que la CGT toute entière s’engage dans la lutte contre les licenciements et pour la solidarité inconditionnelle avec ceux qui subissent la répression.