Depuis le 24 janvier 2010 les négociations sur l’assurance chômage se déroulent à pas de velours... Surtout pas de bruit après le tollé des retraites. Le Medef ferait-il tête basse pour ne pas rallumer les cendres de cet automne ?On parle même de statu quo au consensus, comme si la convention Unedic 2009 était une réponse idéale à la crise. Non, non et non le silence doit être rompu... Des initiatives locales s’organisent : à Lyon la mobilisation de la CGT a permis à une délégation de chômeurs d’être reçue par le directeur régional de Pôle emploi, le mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) fait circuler une pétition pour imposer les chômeurs à la table des négociations. Pour empêcher qu’elles se déroulent dans l’ombre et entérine une convention 2009 bis encore plus dégradée, ces initiatives doivent être relayées et amplifiées. Les prochaines dates de négociation, 9 février, 3 mars, 10 mars, doivent être l’occasion de rassemblements. Les effets sociaux de la crise ne sont pas finis, que la convention actuelle indemnise un peu moins de la moitié des chômeurs et a mis sur le carreau l’an dernier 1 million de chômeurs en fin de droits. Seuls 3 000 ont été « repêchés » au titre du plan Rebond, loin d’être à la hauteur des enjeux de cette casse sociale. Ainsi en contrepartie d’une formation ou d’un contrat aidé, l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) était servie au demandeur d’emploi pendant une période de six mois renouvelable une fois ; autant dire que ce plan Rebond misérabiliste s’inscrivait dans une logique de condamnation aux travaux forcés pour survivre ! On voit bien la limite des solutions gouvernementales et la nécessité d’inscrire de manière pérenne la prise en charge du chômage de longue durée par l’Unedic. Il faut sortir de la torpeur ambiante pour forcer les partenaires sociaux à mesurer l’ampleur de leur responsabilité : fixer de nouvelles règles d’indemnisation au regard de la crise actuelle (indemniser tous les chômeurs plus longtemps et mieux), avec hausse des cotisations patronales dans le sens d’une redistribution des richesses. Après deux ans de cette convention, sensée répondre à la crise, on est dans la même situation avec en plus les effets de la réforme des retraites. Pôle emploi se voit dans l’obligation d’absorber une nouvelle tranche d’âge de chômeurs, celle des 60-62 ans. Ce qui constitue un coût qui ne devrait pas être reporté sur l’ensemble des salariés et sur le dos des chômeurs en baissant ou diminuant par exemple leur allocation chômage mais totalement supporté par les cotisations du patronat. D’autres luttes restent à mener notamment pour les saisonniers qui devront se battre pour obtenir la fin de l’amputation de leur allocation chômage par un coefficient réducteur alors qu’ils sont soumis aux mêmes cotisations que les autres travailleurs ; pour les intermittents du spectacle qui devront se mobiliser pour sauvegarder la continuité de leurs droits ; pour remettre en cause les ruptures conventionnelles qui fleurissent aujourd’hui un peu partout et contribuent fortement à la dérégulation du droit du travail (contournement des licenciements économiques et préretraites déguisées), pour taxer au plus fort les entreprises ayant recours aux contrats précaires... Correspondante