La Cour des comptes dénonce dans un rapport du 22 janvier la générosité dont ferait preuve l’Unedic et prône le retour à la dégressivité des allocations. Les salariéEs en « activité réduite », les intermittentEs et les cadres sont dans le collimateur !La Cour des comptes passe à l’offensive contre l’indemnisation chômage en indiquant que « la soutenabilité du régime est aujourd'hui remise en cause par le maintien du chômage à un niveau élevé ». Pour la cinquième année d'affilée, l'assurance-chômage va se retrouver en déficit en 2013, à hauteur de 4,9 milliards d'euros, alors que sa dette était déjà proche de 14 milliards fin 2012. Pour remédier à cette situation, la Cour plaide pour des économies et des « réformes » visant en premier lieu les cadres et les intermittentEs. Pour les cadres, elle préconise d’instaurer un « taux de remplacement décroissant des prestations pour les niveaux d'indemnisation les plus élevés ». Concernant les intermittentEs, le rapport dénonce une « dérive persistante » avec 1 milliard d'euros de déficit « au profit de 3 % seulement des demandeurs d'emploi ». La Cour juge en outre nécessaire de « réexaminer les règles de l'indemnisation en activité réduite », en pointant le « risque » que l'assurance chômage finance « un revenu de complément durable à des salariés en activité précaire ».Vers de nouveaux reculs À quelques mois de la négociation Unedic, ne doutons pas que ce rapport servira de prétexte pour imposer de nouveaux reculs. Sans attendre, Michel Sapin, ministre du Travail, a prévenu qu’« il faudra prendre des mesures sur ce régime chômage » et que « les partenaires vont devoir trouver des solutions qui permettent de revenir à un déficit raisonnable en période de chômage ».Alors que le chômage ne fait que progresser, que les chômeurs sans indemnités deviennent de plus en plus nombreux, la priorité d’un véritable gouvernement de gauche répondant aux besoins sociaux devrait être de permettre à toutes et tous de travailler, notamment en partageant le travail, de mettre fin aux exonérations de cotisations patronales. Avec une telle politique, le déficit de l’assurance chômage serait de l'histoire ancienne...Sandra Demarcq
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