Le Medef et ses divers relais se sont trouvés un nouveau combat : la liberté du travail. On a droit à un beau florilège d’arguments, de l’évolution sociétale à la défense intégriste de la liberté individuelle de travailler comme on veut et quand on veut...
Tout cela ne constitue qu’une nouvelle tentative de démolition du Code du travail. Déjà de nombreux dispositifs permettent aux entreprises de déroger au droit du travail et de faire travailler leurs salariéEs la nuit ou le dimanche, dans des secteurs aussi vitaux que la vente de produits de beauté ou les matériaux de bricolage. Certaines « petites » entreprises comme Sephora ou Leroy-Merlin instrumentalisent une minorité de leurs salariéEs pour réclamer la suppression de toute réglementation contraignante. Plus pragmatiques, le Medef et le gouvernement mais aussi certains dirigeants syndicaux comme Laurent Berger de la CFDT, proposent de ne pas toucher à la loi mais de laisser les accords locaux entre « partenaires sociaux » entériner la volonté patronale. Le gouvernement a mis en place une commission présidée par Bailly, ex-PDG de La Poste où il a géré, entre autres, les réorganisations et la flambée des suicides de salariéEs et dont on peut déjà prévoir les conclusions...
En fait de libertés pour les travailleurs, ce serait juste un recul de plus. Pour la majorité des salariéEs qui acceptent des horaires qui nuisent à leur santé et à leur vie sociale, la liberté se résume à un mot : le salaire. Dans le secteur de la distribution, beaucoup subissent des temps partiels imposés pour des salaires qui ne décollent pas du Smic horaire. Interdire le temps partiel imposé et augmenter le Smic à 1 700 euros net. Réduire le temps de travail pour partager le travail entre touTEs. Créer une allocation d’autonomie pour tous les jeunes en formation et en recherche d’emploi, leur évitant ainsi de devoir accepter n’importe quel petit boulot. Ces revendications supposent une rupture avec les politiques d’austérité qui permettent la flambée des profits de LVMH et autres groupes de la distribution. Elles sont la condition d’une réelle liberté pour touTEs les salariéEs : disposer de notre temps libre !
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