Publié le Mercredi 30 juin 2021 à 18h00.

Fonderies MBF à Saint-Claude : usine liquidée et patron escroc

Le tribunal de commerce de Dijon a prononcé la liquidation judiciaire de la fonderie MBF Aluminium à Saint-Claude dans le Jura : sur le carreau, 280 salariéEs dans l’usine elle-même, 1 000 personnes au total expulsés de leur travail, en comptant tous les emplois induits.

Lusine MBF de Saint-Claude avait été placée en redressement judiciaire le 4 novembre 2020. La grève y était totale depuis le 31 mars 2021 : plus de 80 jours de grève pour l’emploi et le maintien des activités ! Les salariéEs avaient multiplié les actions et tenté de ne pas rester isolés. Avec leur intersyndicale, ils avaient entamé un tour de France des usines en lutte. Ils s’étaient notamment rendus devant l’usine PSA de Sochaux le 6 avril 2021 et avaient participé le surlendemain à un rassemblement aux côtés de salariéEs de Renault, notamment de l’ingénierie, devant le siège de l’entreprise à Boulogne.

Au mois de mai 2021, les salariés avaient placé des bouteilles de gaz et d’oxygène près des dernières machines de l’usine. « Et nous, ici à Saint-Claude, on se sent inutile, alors on a décidé d’installer tout ce qui inflammable autour des dernières machines de l’entreprise. »

Renault et gouvernement assassins !

L’usine, pour produire des carters de moteurs et des pièces de boîtes de vitesse, n’a plus que deux donneurs d’ordre : Renault et PSA Stellantis. La fin du diesel et des moteurs essence d’ici à 25 ans n’empêchent pas les firmes automobiles de continuer à en vendre encore aujourd’hui, donc à en produire. Les milliards d’euros octroyés sans contrôle ni contrepartie par le gouvernement à Renault et PSA sont des fonds pour restructurer et casser des emplois.

Les salariéEs de MBF, le jour de la liquidation, ont crié dans les rues de Dijon : « Renault et gouvernement assassins ». Ils désignaient les vrais responsables ! Gouvernement et donneurs d’ordre ont ainsi laissé faire alors qu’ils savaient que le patron failli était sous le coup d’une instruction judiciaire pour abus de bien sociaux. L’information, quel hasard, a été rendue publique le jour de la liquidation. L’accusation, c’est entre autres de l’enrichissement personnel indu à coups de transferts de fonds frauduleux. Face à de tels patrons voyous et pour préserver l’emploi, la réquisition de leurs machines et de tous leurs biens s’impose. Ce serait la seule mesure efficace.