Sur ce slogan « nouvelle génération » révélateur d’un profond sentiment de ras-le-bol, un cortège d’étudiantEs d’une école de travail social a rejoint la première manifestation du secteur social de la rentrée...
Ainsi, jeudi 8 septembre, ce sont près de 300 étudiantEs, professionnelEs et formateurEs, qui ont manifesté devant la Commission professionnelle consultative du travail social (CPC), en direction du ministère des Affaires sociales et de la Santé, pour défendre leurs métiers, dénoncer la marchandisation du secteur et la réforme qui s’apprête à rendre polyvalent et à déqualifier massivement.
Ils et elles étaient nombreux malgré les difficultés de ce secteur peu syndiqué à se regrouper, très éclaté dans d’innombrables structures et établissements, privé comme public. Mais le gouvernement n’a pas daigné recevoir une délégation issue de l’intersyndicale des EGATS (états généraux alternatifs du travail social) et de la commission d’action du travail social de Nuit debout (CATS), montrant une fois de plus son mépris du terrain et sa vision du « dialogue social ».
Cette manifestation, dans la continuité des mois de mobilisation contre la loi travail et autour de revendications sectorielles, s’est révélée réussie. Diffusions de tracts sur les lieux de travail et de formation, collages d’affiches, activation du réseau et rappels de tous les contacts, autant de tâches qui ont permis de raviver et de capitaliser l’expérience des mois de lutte contre la loi travail.
Convaincre, élargir
À l’issue du parcours, une AG s’est tenue. S’y sont retrouvés les manifestantEs, avec au moins six écoles représentées, une vingtaine de camarades de Marseille montés à Paris pour l’occasion, des militantEs de Rouen, Lyon, etc. Cette AG a tracé des perspectives, permis de renforcer les liens afin de continuer à construire la mobilisation, et s’est dotée d’un appel large et d’un slogan, envisageant de futures actions lors des prochaines CPC ou lors d’événements publics des fossoyeurs du social.
À partir des préoccupations spécifiques de chacunE sur leurs lieux de travail et écoles, articulées aux réformes du secteur et en lien avec la loi travail, l’objectif reste le même : convaincre les collègues et élargir la mobilisation. La question de la grève se pose, et la journée de mobilisation du 15 septembre est la première échéance à construire. Des AG sont prévues sur différentes écoles avec en perspectives la multiplication de grèves, débrayages et actions de la jeunesse travailleuse en formation dans le secteur social.
Pour inverser le rapport de forces face à ce gouvernement qui, de 49.3 en 49.3, n’a eu de cesse d’ignorer les mobilisations, un mouvement d’ensemble est nécessaire. C’est aussi l’enjeu de l’AG interpro et interlutte qui a lieu ce jeudi 15 à la Bourse du travail de Paris. Il faudra pousser les syndicats pour que leur combativité soit enfin à la hauteur des enjeux. La perspective de la grève générale reste bien la ligne d’horizon stratégique.
Yovli, Eliah et Tys
(militantEs et travailleurEs du secteur social)