Dès le début de la pandémie, nous avons été nombreux à exiger la mise en place d’un plan d’urgence pour protéger tout le personnel, à commencer par un arbitrage des activités vitales de celles qui ne le sont pas, pour na pas que les soignantEs aient à arbitrer sur les vies à sauver. Dès le début La Poste est restée sourde, terrée dans une posture mi patriotique, mi capitaliste. Nous n’avions pas le matériel, nous n’avons pas une organisation du travail correspondant à la gravité de la situation, l’ordre était clair : « la machine doit continuer de fonctionner, nous procéderons simplement à des ajustements ».
Au cœur de la crise, panique à bord…
Lorsque le gouvernement a ordonné le confinement, tout le monde a constaté que nous n’étions pas prêts. C’est sur ce constat qu’environ 10 000 postierEs ont fait valoir leur droit de retrait. On a participé au plus massif retrait coordonné du travail à La Poste dans son histoire. La direction a alors tout mis en œuvre pour casser ce mouvement comme elle casserait une grève, à commencer par une stratégie d’intimidation. Des managers aux grands patrons, tous les maillons de la chaine hiérarchique ont joués ce jeu macabre, démontrant encore l’urgence à détruire les rapports de subordination dans les entreprises, l’autorité étant la base de toutes les oppressions.
La direction a multiplié les communications en exigeant tous les matins que les postierEs reprennent le turbin. Leur travail de sape incarnait toute la violence patronale, du plus petit chef voyant dans cette situation une occasion de se faire bien voir par ses maîtres, au PDG sorti de sa cachette où il s’était terré pour ne plus avoir à expliquer les dizaines de suicides annuels en conséquence de sa politique. Finalement, La Poste a joué son ultime carte pour calmer le jeu au Courrier/Colis, là où ça s’organisait le plus, en faisant travailler tout le monde 3 jours par semaine, payé à 100 %. Elle a aussi dégagé les militantEs des bureaux par différents moyens notamment avec une police complice comme dans le 78.
Pour des services vitaux, pas des dividendes !
Aujourd’hui les exploiteurs postaux multiplient les interventions, par la voix du PDG ou des actionnaires (l’Etat et la CDC). La direction se félicite du nombre de colis qui explosent, mais refuse toujours de donner le nombre de personnes contaminées, se réfugiant derrière l’interdiction du fichage… Son but est clair : rentrer un max de blé pour assurer le même niveau de dividendes que l’année passée, 500 millions d’euros.
En face, on continue de s’organiser. Suite à une plainte de SUD PTT, même la justice bourgeoise a condamné La Poste. A la base, de nombreux travailleurs, syndicalistes ou non, s’organisent autours d’une plateforme commune dépassant les étiquettes syndicales et territoriales pour s’organiser dans cette période de crise. Nous voulons rendre des services vitaux à la population, pas être sacrifiés pour des profits !