Alors que les postiers des Hauts-de-Seine entament leur huitième semaine de grève, la direction de La Poste assigne seize d’entre eux au tribunal, en les accusant de séquestration.La direction de La Poste des Hauts-de-Seine accuse des postiers (dont Olivier Besancenot) et des représentants CGT et SUD de séquestration... alors que c’est elle qui s’est enfermée dans sa tour d’ivoire ! Devant ce refus de négocier, le 10 mai, les grévistes se sont invités dans les bâtiments de la direction départementale et, par leur nombre et leur détermination, ont obligé la direction à leur accorder un rendez-vous. Face au développement de la grève, celle-ci a cherché à se venger en montant ces accusations de toutes pièces. L’an dernier déjà, elle avait accusé les grévistes de bloquer les centres, alors que c’est elle qui les barricadait pour les empêcher de s’adresser à leurs collègues. Ces poursuites s’ajoutent à un climat déjà très tendu : Gaël Quirante, représentant syndical SUD, est passé en entretien préalable le 14 juin, et la direction est prête à faire appel au ministre du Travail pour autoriser son licenciement ! Bertrand Lucas et Yann Lemerrer, également syndicalistes à SUD, sont eux aussi menacés de licenciement. La grève n’était pourtant partie que d’un centre (Châtillon) sur une revendication minimaliste : repousser de trois semaines la réorganisation de l’entreprise. En refusant le dialogue, la direction a poussé le conflit à s’étendre à Clamart et Asnières puis à La Défense et Bois-Colombes, menacés par des suppressions de postes et une dégradation des conditions de travail. Alors que le conflit s’ancrait dans la durée, un rapport de la médecine de prévention de La Poste a été divulgué. Il dénonce les conditions de travail dans la plus grosse entreprise de France. Les conclusions sont cinglantes : les suicides, les maladies professionnelles, les accidents du travail se multiplient. Ainsi, La Poste crée des « inaptes physiques et psychologiques ». Le rapport incrimine « les réorganisations rapides et successives ». C’est exactement ce contre quoi se battent les grévistes. Mais la direction de La Poste, face à des grèves importantes dans les Hauts-de-Seine qui ont permis au département d’être le moins touché par les réorganisations, cherche à écraser une équipe militante en pointe contre le rouleau compresseur qui broie les salariés de La Poste mais aussi de France Télécom et d’ailleurs. Elle saisit également l’occasion pour s’attaquer au NPA en accusant « Olivier Besancenot et ses amis » de substituer aux revendications syndicales des revendications politiques. Une autre façon de chercher à décrédibiliser le mouvement. Nous devons toutes et tous réagir. Face au durcissement de la direction, les grévistes tentent d’étendre la grève, comme à Bois-Colombes et à La Défense. Les grévistes ne lâcheront pas non plus face aux sanctions. Le rassemblement organisé à l’occasion de l’entretien préalable de Gaël Quirante a rassemblé près de 200 personnes devant la direction départementale. Pour que la démonstration soit faite que la résistance est possible face aux réorganisations, les grévistes ont besoin de tout notre soutien ! Xavier Guessou et Marie LeroiOlivier Besancenot et les quinze autres postiers passeront au tribunal de Nanterre le 28 juin.Le samedi 19 juin, les postiers organisent une fête de soutien à la grève (voir agenda). Pour le soutien financier, envoyez des chèques à SUD Poste 92, 51, rue Jean-Bonal 92250 La Garenne-Colombes (ordre : SUD Poste 92, mention « Solidarité grévistes 92 » au dos).
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