Ce jeudi 16 février, nous étions 350 réunis à la Belle Étoile de Saint-Denis (93), dans la salle de spectacles de la Compagnie Jolie Môme. Une rencontre qui est le fruit de liens construits patiemment depuis l’année dernière.
Après l’épisode de la chemise arrachée des DRH d’Air France, c’est avec la condamnation des 8 Goodyear à de la prison ferme pour avoir défendu leurs emplois qu’un début de prise de conscience s’opère. Lors du rassemblement du 4 février 2016 à Paris, Mickaël Wamen de la CGT Goodyear va dire ce qui trotte dans la tête de bien des équipes syndicales ou de salariéEs : les luttes et la colère ouvrière ne manquent pas, mais quand allons-nous les rassembler « au même endroit, à la même heure et pour la même cause ? »
Et c’est la mobilisation contre la loi travail qui va permettre ce rapprochement de militantEs syndicaux, de la grève, combatifs, issus de secteurs différents, de diverses traditions syndicales ou politiques. Les chemins de rencontre seront multiples : des comités de soutien aux Goodyear à la commission « Convergences des luttes » ou « Grève générale » de Nuit debout, des actions de blocage en soutien à des salariéEs de tel secteur à la construction d’un cortège interpro et interluttes et son corollaire, l’AG interpro/interluttes... Mais bien sûr, le simple rapprochement, déjà gain immense, ne suffit pas sans la ténacité de militants révolutionnaires, de militants du mouvement ouvrier.
Mettre les mots en pratique
La convergence des luttes n’est pas un slogan agitatoire que l’on sort les jours de grande mobilisation ou qui termine en beauté un tract. Pour ces militantEs issus de la CGT, de Solidaires, de la mobilisation contre la loi El Khomri, il s’agit de mettre les mots en pratique. Les directions syndicales ont joué le jeu du dialogue social contre le camp des salariéEs ? On veut nous enfermer dans la peur des scores électoraux du FN et la litanie des pleurs sur la prétendue perte de conscience ouvrière ? Montrons-leur que nous sommes déterminés à inverser la vapeur, à trancher dans le vif de ces discours défaitistes.
Le rassemblement qui aura lieu ce samedi 22 avril est donc un premier aboutissement de cette démarche engagée il y a des mois et qui tend avant tout à ne pas laisser seuls et passifs toutes celles et ceux qui ont constitué le mouvement contre la loi travail, celles et ceux qui chaque jour entament des bras de fer avec leur patron, et pour qui la seule perspective serait le bulletin dans l’urne ou fermer sa gueule !
À l’issue de l’élection présidentielle, une seule certitude, c’est le capitalisme qui gagnera parce que tout ce cirque se fait toujours au détriment de la classe ouvrière. Alors pas question de s’y résigner ! Nous n’attendrons pas de voir quel guignol censé nous représenter sortira des isoloirs. Nous préparons bel et bien le premier round non pas pour appeler à voter pour le moins mauvais de ces charlatans mais pour imposer, dès avant le premier tour officiel, nos revendications et notre vision du changement : la grève générale prolongée jusqu’à ce que de rien nous redevenions tout !
Dès maintenant, diffusons autour de nous l’appel au 22 avril, à nos collègues, dans nos secteurs, nos syndicats, nos quartiers et nos universités, organisons des rencontres afin de préparer cette échéance.
Denise Sarraute