«L’assurance chômage est en déficit de 4 milliards d’euros. Il ne doit pas y avoir de tabou ni de posture, il y a eu une réforme, elle est insuffisante ». Ces propos du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, à propos de l’assurance chômage, ont provoqué l’indignation feinte de quelques dirigeants du PS dont son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis. « S’il n’y a pas de tabou à gauche, il y a des totems, et le premier totem c’est : quand le président de la République parle, les ministres ne viennent pas derrière le contredire. » L’indignation de Cambadélis est pour le moins hypocrite. Valls, parti faire sa déclaration d’amour à la City, n’avait rien dit d’autre que Macron : « Nous, en France, avons fait le choix d’un chômage très important et très bien indemnisé. C’est dans le dialogue avec ceux qui recherchent un emploi que l’on peut améliorer la situation. Cela s’appelle réformer le marché du travail. » Et d’insister, la question de l’assurance chômage « doit être reposée » tant sur le plan du montant de l’indemnisation que de sa durée. Sans contredire son Premier ministre, Hollande avait alors précisé qu’une négociation « viendrait le moment venu ». Par un communiqué, l’Élysée vient de redire lundi la même chose : « S’agissant de l’assurance chômage, il y a bien un problème de déficit ». Cette « question relève de la responsabilité des partenaires sociaux en lien avec l’État. […] Il y a beaucoup de sujets de négociation à l’agenda des partenaires sociaux, notamment la négociation en cours sur la modernisation du dialogue social ». Le seul débat entre eux est de savoir s’il faut accélérer les choses ou s’il faut prendre le temps du dialogue social. Mais, sur le fond, le PS, comme la droite ou le patronat, n’a aucun tabou. Leur seul totem, le profit, le fric ! Aucun scrupule pour baisser les allocations des chômeurs pour lesquelles ces derniers ont cotisé pendant tant d’années, pour verser dans le même temps des milliards aux actionnaires qui n’ont comme objectif que de précariser les salariéEs.Ils mènent une politique de classe qui exclut tout dialogue et appelle une seule réponse : nos mobilisations, notre propre politique de classe, celle du plus grand nombre contre une minorité parasite.
Yvan Lemaitre