Avec la loi HPST, l’hôpital public du xxie siècle ne prend plus en charge la dimension psychologique du soin. Véritable paradoxe à un moment où notre société n’a jamais autant exprimé de mal-être psychologique. Cela se concrétise par deux textes, parus en 2010, qui mettent à mal le métier de psychologue. Les psychologues ont en responsabilité l’essentiel des prises en charges psychothérapiques. Pour cela ils bénéficient d’une formation universitaire de 3e cycle. Ils étudient les théories et concepts en psychopathologies et approfondissent divers modes de prises en charges individuelles et de groupes. Au-delà de la théorie, leur formation exige des stages dont la durée conséquente sur quatre années leur permet d’appréhender leur futur métier. Diplômés, ils portent le titre de psychologue, protégé par la loi de 1985. L’inscription obligatoire sur la liste Adeli, consultable dans les agences régionales de santé par toute personne souhaitant s’adresser à un psychologue,est une garantie inscrite dans la loi du 4 mars 2002 portant sur la prise en charge des patients. Salariés ou exerçant en libéral, ils pratiquent et assurent la majorité des psychothérapies. Le gouvernement avec l’intention annoncée de protéger les personnes des mésusages de pseudo-psychothérapeutes et des sectes, a fait voter une loi limitant l’usage du titre de psychothérapeute. Cette loi pose question et notamment sur le danger de réglementer la psychothérapie. Le 20 mai 2010, un décret d’application reconnaît aux seuls psychiatres l’usage direct du titre. Il exige aussi une formation en psychopathologie et un stage qu’ils ont déjà effectués lors de leur formation initiale, validée par l’université. Ce qui jette le discrédit sur leur formation et sur l’université. Les syndicats Unsa, CGC, CGT, les associations de professionnels FFPP, SFP, les universitaires, heurtés par un tel non-sens, se sont mobilisés pour dénoncer cette attaque particulièrement grave contre la profession. Dans la même logique, le 4 mai 2010, paraît une circulaire concernant les psychologues exerçant dans la fonction publique hospitalière. Dans celle-ci, la fonction de formation, information et recherche, fonction statutaire et obligatoire pour les psychologues (loi de 1992) n’aurait pas vocation à être appliquée aux agents contractuels alors qu’elle est nécessaire à l’élaboration de leur travail clinique et qu’ils exercent les mêmes missions que les titulaires. C’est un temps que les psychologues doivent utiliser pour réfléchir, mettre en question leurs pratiques avec leurs pairs dans des groupes de travail, réactualiser leurs connaissances théorico-cliniques dans des séminaires et participer à des recherches. Ces attaques participent d’une même logique : réduire les budgets des hôpitaux, fermer les unités de soins, déqualifier les professionnels. Les transformations structurelles des hôpitaux entre autres sur le plan budgétaire, les attaques contre les professionnels réduisent la qualité et l’offre de soins dans une perspective d’économie à court terme. Les syndicats et associations de professionnels rassemblés continuent leur mobilisation et souhaitent que les usagers se saisissent de ces questions car ils sont les premiers concernés. Les psychologues refusent cette destruction, ils ont pour éthique d’offrir dans le cadre de leurs missions, la compétence professionnelle la plus élevée qui soit aux personnes qui s’adressent à eux.
Ouarda pour les syndicats et associations de professionnels mobilisés