La section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) effectue un travail d’information considérable sur la situation du système carcéral, les conditions de détention des près de 72 000 détenus en France. Un travail qui visiblement dérange, puisque les pouvoirs publics, en supprimant petit à petit les subventions à l’OIP, mettent aujourd’hui en danger la survie de l’association.
Dans un communiqué publié le 6 novembre, l’OIP tire la sonnette d’alarme : « Ces cinq dernières années, l’Observatoire international des prisons (OIP) a perdu 66 % de ses subventions publiques. Les aides de l’État et des collectivités territoriales, qui comptaient en 2014 pour plus de la moitié de ses ressources, n’en représentent plus aujourd’hui qu’un petit quart. Concrètement, l’OIP dispose en 2019 de 282 000 euros de moins qu’en 2014. Ces dernières semaines, plusieurs organismes publics partenaires de longue date de l’association ont, à leur tour, décidé de lui retirer leur soutien : le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), qui finançait notamment les missions d’accès au droit en détention, et le ministère des Outre-mer, qui soutenait les actions auprès des détenus ultramarins. » (1)
Un garde-fou essentielAu cours des cinq dernières années, ce sont ainsi six des huit régions qui finançaient l’OIP qui ont supprimé leurs subventions (dont l’Île-de-France), de même que l’agence Santé publique France (ex-INPES), tandis que le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) diminuait sa subvention annuelle (de 50 000 à 23 000 euros). Autant dire une saignée organisée, dont l’objectif ne peut être autre que de faire taire un organisme qui dérange, à l’heure où le nombre de détenus continue d’augmenter du fait d’une politique fondée sur le tout-répressif, pour atteindre des niveaux jamais atteints (sauf en temps de guerre…). L’OIP joue un rôle de « garde-fou essentiel contre les abus de pouvoir, dans un monde clos, invisible, où il est tellement aisé de les faire prospérer et de les cacher. » (2) C’est pourquoi nous relayons l’appel à la solidarité financière lancé par l’association pour lui permettre de poursuivre ses actions. Pour donner : https://boutique.oip.org… – « L’OIP en danger », 6 novembre 2019, https://oip.org/communiq… – Idem.