Publié le Jeudi 29 septembre 2011 à 21h56.

Maternité des Lilas : mobilisation réussie

Samedi 24 septembre, à l’appel du collectif de soutien à la maternité des Lilas, plus de 1 000 personnes sont venues manifester contre la décision de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France (présidée par l’ancien ministre socialiste Claude Évin) de geler le projet de reconstruction qui devait débuter le 1er octobre prochain. Du jamais vu aux Lilas, d’autant plus que de nombreuses personnalités politiques ou candidats à la présidentielle comme Claude Bartolone, Harlem Désir, Arlette Laguiller, Marie-Georges Buffet ou Jean-Luc Mélenchon avaient fait le déplacement. Le NPA quant à lui, était représenté par sa porte-parole Christine Poupin et son candidat à l’élection présidentielle, Philippe Poutou.

La clinique des Lilas n’est pas en faillite. Elle assure 1 700 accouchements et près de 1 300 interruptions volontaire de grossesse (IVG) par an, sans aucun dépassement d’honoraires ! Sa gestion ne peut être attaquée. Il est peut-être difficile d’admettre que, bien des années après sa création, cette clinique ne déroge pas à ses principes : accueillir et offrir aux femmes les meilleurs soins mais aussi prendre en compte leurs demandes sans les juger et en mettant tout en œuvre pour les accompagner. Refus donc du tout « médical », des « bébés à la chaîne ». Mais ce n’est pas seulement une maternité d’exception, de proximité qui risque de disparaître, c’est aussi un centre d’IVG de pointe qui réalise les interruptions de grossesses entre douze et quatorze semaines, ce que bon nombre d’établissements refusent de faire au profit de l’IVG médicamenteuse, beaucoup plus rentable. C’est donc une nouvelle fois le droit des femmes à choisir qui est remis en cause ! Les centres d’IVG ont d’ailleurs été souvent les premiers services remis en cause dans la casse de l’hôpital public. À Grenoble comme à l’hôpital Tenon à Paris, seules les mobilisations ont permis de faire reculer ces projets de fermetures.

Derrière la décision de l’ARS de geler les travaux de reconstruction se cache la volonté de faire disparaître la maternité au profit d’une « usine à bébés » qui réaliserait entre 4 000 à 5 000 accouchements par an. La maternité pourrait même être reprise par un fonds de pension australien.

Le droit à la santé et le droit à choisir sont attaqués en Seine-Saint-Denis, où la situation se dégrade, où la précarité – en particulier pour les femmes – bat des records, où les centres d’IVG ferment les uns après les autres. Encore une fois, il faut refuser que la santé devienne une marchandise, refuser que les fonds de pension interviennent dans la santé, refuser la fermeture de la maternité des Lilas.

Correspondantes