Dans un document de quinze pages intitulé sobrement « Permanence des soins hospitaliers : organisation et financement », l’Agence régionale de santé (ARS) prévoit de fermer presque tous les hôpitaux d’Île-de-France entre 18h30 et 8 heures du matin. Actuellement, six à onze hôpitaux par département assurent les services de nuit. L’ARS projette de n’en laisser qu’un seul ouvert 24 heures sur 24, puis d’étendre le dispositif à toute la France. La raison ? Trop de services tourneraient au ralenti la nuit. Cette logique purement financière n’est qu’un épisode de plus dans la casse systématique des services publics de santé, comme si les patients cessaient d’être malades après 18 heures. Mais rassurons-nous, selon Claude Évin, président de l’ARS et ancien ministre « socialiste » de la Santé, « ce document de travail vise juste à lancer la réflexion ». Bien sûr... À quel type de société nous prépare une réflexion aussi tordue ?