Publié le Vendredi 4 septembre 2015 à 12h49.

Pôle Emploi : la chasse aux chômeurs généralisée

Dans foulée des propos tenus par Rebsamen il y a un an sur la nécessité de fliquer les chômeurs, Pôle Emploi vient de décider la généralisation dans toutes les régions de plate formes dédiées au seul contrôle des chômeurs après en avoir expérimenté les modalités dans 4 régions ces derniers mois.

L’argument officiel : mieux accompagner les demandeurs d'emploi ! On cite la direction de Pôle Emploi : « la séparation du suivi des demandeurs d’emploi et de leur contrôle permet aux conseillers en charge du suivi d’être plus à l’aise dans leur relation de confiance avec les demandeurs. »

Les motivations de cette « police privée » de Pôle Emploi : augmenter la pression sociale sur les chômeurs et les agents de Pôle emploi !

Le but final de tous ces contrôles est bien plutôt d’augmenter la pression sur les seuls demandeurs d’emploi pour qu’ils acceptent n’importe quel petit boulot sans sourciller. Car 5,5 millions de chômeurs sont inscrits pour seulement 320 000 offres disponibles sur le site de Pôle Emploi !

Opposer les chômeurs et les agents de Pôle emploi entre eux tel est aussi le but. La direction sait ce qu’elle fait car elle prévoit déjà des mesures en cas d’agression ! Comme elle le précise elle-même, « le manager de l’accueil [ndlr des agences de proximité] sera destinataire de la liste des demandeurs d’emploi faisant l’objet d’un contrôle afin de prévenir les risques d’incident en accueil physique. Les managers des agences de proximité disposeront d’un numéro de ligne directe ad hoc permettant de réagir au plus vite aux situations les plus difficiles en demandant d’arrêter le contrôle. A l’inverse, le manager de l’équipe dédiée qui identifiera des situations à risque se rapprochera du directeur d’agence concerné afin de prendre les mesures de prévention adéquates. »

En ce qui concerne les entreprises, c’est tout le contraire qui se met en oeuvre. Celles-ci peuvent enregistrer et diffuser leurs offres sans passer par un conseiller et maintenir des pratiques en terme de recrutement sans aucune disposition contraignante de la part de Pôle Emploi. Sans parler des milliards d’exonération de cotisations sociales sans résultat.

Face à ça le moins que l’on puisse dire c’est que la riposte n’est pas à la hauteur… Aucun syndicat n’a voté contre au Conseil d'administration qui a adopté cette mesure le 20 mai (CFDT, CGC, CFTC ont voté pour, CGT et FO se sont abstenues). Les associations de chômeurs AC, MNCP et la CIP, en lien avec SUD et la FSU, ne lâchent pas et ont organisé un rassemblement à l'occasion du CCE qui s'est tenu début juillet.