Après 8 semaines de grève et de blocage de la production, les grévistes tiennent bon et ont voté vendredi 8 mars, lors de l'occupation du siège de l’UIMM, la reconduction de la grève.Les coups de pression de la direction n’y changent rien. Lundi 4 mars, les grévistes ont constaté que la direction avait profité du week-end pour transférer des pièces inutilisées à Aulnay, probablement sur Poissy. Le nombre de mutations dans le cadre de la mobilité vers l’usine du 78 augmente. La direction montre ainsi que la grève ne l’empêche pas de dérouler ses projets, voir même qu’elle l’incite à les accélérer. Mais cela n’entame pas la détermination des grévistes, pas plus que les trois nouvelles mises à pied conservatoires pour licenciement tombées mardi matin, ce qui porte à neuf le nombre de grévistes en procédure de licenciement.Assurer la visibilité de la grève, c’est la préoccupation principale des grévistes. Mardi 5 mars, à environ 200 en tête du cortège CGT avec des salariés d’Air France et de Presstalis, ils formaient la partie la plus combative de la manifestation contre l’ANI. Jeudi, une centaine se sont retrouvés au piquet des salariés d’Air France Cargo mobilisés depuis plus de trois semaines contre l’application du plan de 5 000 suppression d’emplois et l’augmentation de la productivité. D’autres secteurs d’Air France, des sous-traitants qui vont faire les frais du plan Transform, étaient présents, ainsi que des salariés de DMI (fonderie de l’Allier menacée de fermeture, voir Tout est à nous ! n°183). L’UL CGT de Roissy, à l’initiative du rassemblement de 500 personnes, avait aussi invité les partis politiques. Nathalie Arthaud, Éric Coquerel, deux représentants du PCF 93 et Philippe Poutou sont intervenuEs. Vendredi, les PSA se sont invités rue de Wagram dans les luxueux locaux de l’UIMM. Ils visaient le président de l’UIMM, Saint-Geours, numéro 3 de PSA, et le gouvernement qui refuse de nommer un médiateur. Après une AG dans les locaux de l'UIMM, ce qui changeait des ateliers d’Aulnay, les grévistes cernés par les CRS ont dû quitter les lieux.Quelles perspectives ?La grève entre dans sa neuvième semaine et manque de perspectives d’extension. Même dans l’automobile, les tentatives de mobilisation contre les accords de compétitivité à Renault sont en difficulté. Par contre, la colère des Goodyear s’est exprimée fortement jeudi 7 mars lors du rassemblement de Rueil-Malmaison. Et les plans de licenciements en cours à Virgin ou Presstalis, pour ne citer que les plus visibles, suscitent malgré tout des résistances.Combattre les licenciements à PSA ne pourra se faire que si le combat dépasse Aulnay et pose le problème politique de l’interdiction des licenciements. C’est le sens de l’intervention de Philippe Poutou, jeudi à Roissy, proposant aux partis présents de discuter du soutien à apporter à la convergence des luttes en cours et de la possibilité de prendre une initiative nationale contre les licenciements.CorrespondantEs
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