L’ouverture à la concurrence dans le secteur du courrier, effective depuis le 1er janvier continue de faire des dégâts. Sous couvert de modernisation, les centres de tri sont réorganisés. Ainsi, en Bretagne, dans le cadre du programme CQC (Cap qualité courrier), les centres de tri de Vannes et de Saint-Brieuc seront progressivement fermés et intégrés début 2012 dans la future plateforme industrielle courrier (PIC) de Rennes qui remplacera l’actuel centre de tri.
Cette « modernisation », qui vise surtout à satisfaire les entreprises sous contrat avec la poste au détriment des particuliers, cache une réalité bien connue, chez France Télécom notamment : pressions sur les salariés, modifications d’horaires et reclassements ou suppressions de postes. Les postiers des centres de tri de Rennes, Vannes et Saint-Brieuc seront évalués de façon arbitraire et devront émettre trois vœux pour leur prochaine affectation, sans connaître les horaires qui les attendent et sans savoir s’ils seront affectés au tri, au guichet ou à la distribution. Sachant que les bureaux de poste ferment un à un, que les guichets sont remplacés par des automates et, qu’il y a 500 personnes à reclasser, il y a de quoi être inquiet surtout qu’après trois refus des propositions faites, c’est la porte pour le salarié ! Et si par chance, certains continuent de faire le même métier, il leur faudra changer d’horaires et par exemple travailler trois dimanches sur quatre ou jusqu’à 22h30 le samedi.
Après une semaine de grève, la direction du centre de tri de Rennes-Airlande a invité les représentants du personnel à revenir à la table des négociations. Les postiers réclament toujours comme préalable aux discussions l’annulation des évaluations et l’assurance d’un reclassement à la PIC pour toutes celles et ceux qui le désirent, y compris en surnombre.