Alors que le samedi précédent, les Gilets Jaunes avaient fait le choix de « reprendre » deux des ronds-points emblématiques du mouvement de 2018 dans la région rouennaise, celui de la Motte et celui du rond-point des Vaches, ce samedi, un appel à manifestation dans le centre-ville de Rouen avait été lancé.
C'était un appel régional, et de fait, la plus grosse manifestation de Gilets Jaunes à Rouen depuis longtemps, puisqu'elle a rassemblé plus de 900 personnes. Cette manifestation a aggloméré également des restes du mouvement anti-pass qui manifeste à Rouen tous les samedis depuis la mi-juillet. Mais les questions sociales, la rage face à l'augmentation des prix, la riposte n écessaire face au mépris du gouvernement qui a lâché une aumône de 100 euros, donnaient clairement le ton de cette manifestation. L'envahissement de la gare au nez et à la barbe des flics, totalement débordés par le nombre et la détermination des manifestants, a été vécu comme une revanche par les manifestants, symboliquement, parce que ce lieu est depuis des années protégé comme un lieu saint par les CRS ! Bien sûr, les questions sociales ne font pas disparaître complètement les confusions entretenues par les milieux anti-vax au sein de la manif ni les tentatives de récupération de la colère par certains courants de l'extrême droite, notamment samedi à travers les prises de parole de Fabrice Grimal qui se proclame « candidat des Gilets Jaunes » à la présidentielle mais qui est en fait membre de Solidarité et Progrès, nouvelle officine des partisans de Cheminade.
D'où l'urgence renouvelée que les forces anticapitalistes soient présentes dans la rue au côté des Gilets Jaunes, qui sont en première ligne sur le front de la contestation de la politique gouvernementale et de l'austérité patronale. Et d'une manière générale la question du mouvement d'ensemble se pose plus que jamais comme la seule issue pour arracher une véritable augmentation des salaires et des revenus !