Le 7 octobre dernier, les sages-femmes, hospitalières et libérales, manifestaient pour la sixième fois de l’année à Paris : 5 000 à 6 000 d’entre elles dans la rue, sur les 24 000 exerçant sur le territoire. La revendication principale : la reconnaissance du travail via la question du statut et le niveau des salaires.
En septembre, Véran avait annoncé une augmentation de 100 euros par mois pour les sages-femmes exerçant à l’hôpital à partir de janvier 2022. Cette annonce, dans un contexte de fuite massive de personnelEs à l’hôpital, a été vécue comme une insulte au vu de la réalité du travail. Un appel à un « week-end noir » via différentes organisations du métier s’en était suivi fin septembre, avec ensuite la montée nationale à Paris. Il a donné un ton radical, notamment par la volonté de faire respecter les modalités d’assignation, donc le droit de grève.
Les collègues des hôpitaux de Saint-Denis ne lâchent rien
À l’hôpital de Saint-Denis, les sages-femmes ont déposé, avec les organisations syndicales du site, un préavis spécifique reconductible depuis le 7 octobre pour négocier également avec la direction du CHSD. En août dernier, elles avaient déjà interpellé par courrier la direction, l’ARS, la mairie… pour alerter sur la crise des effectifs. Aujourd’hui, il manque 25 sages-femmes dans cette maternité de niveau 3 et accueillant environ 4 500 naissances par an. Alors le foutage de gueule, comme le disent nombre de pancartes dans les manifs, « Faut pas pousser » : dès le « week-end noir », elles ont lutté pour leur droit de grève en imposant le respect des protocoles d’assignation (assignation en main propre avant le début de la grève et pour chaque jour de grève, si pas d’assignation en amont, pas de prise de poste) ; le 7 octobre elles ont organisé une journée sans sages-femmes.
Depuis, les collègues des hôpitaux de Saint-Denis ne lâchent rien. Elles ont notamment gagné, lors de négociations, une prime temporaire et l’embauche des nouvelles en « stage » pour la titularisation, pour celles et ceux qui le souhaitent (cela permet l’octroi de la prime d’installation).
La lutte continue pour une reconnaissance de leur travail, leur salaire et aussi, pour l’accès aux soins. Début octobre, elles diffusaient un communiqué de presse, depuis elles répondent aux différents médias, à différentes sollicitations d’éluEs, organisent des tables de rencontre sur l’hôpital, sur la ville... pour donner de la voix à leurs revendications et dénoncer la crise sanitaire : celle de la fuite des personnelEs par manque de reconnaissance du travail, les bas salaires, les réductions de budget que le gouvernement actuel n’a pas arrêté.
Embauches, augmentation des salaires, reconnaissance du travail !