Malgré une prévision de bénéfices de 8 milliards d’euros pour 2009, Total a décidé de fermer sa raffinerie de Dunkerque. La mobilisation et... les régionales l’ont obligé à reporter sa décision.
Plus d’un millier de travailleurs se sont rassemblés ce lundi 1er février au pied de la tour Total à La Défense. Un peu de neige, un vent qui rend encore plus glacée l’esplanade entre les tours symboles du fric engrangé par les multinationales qui décident ici de nos emplois, de notre vie. Tous les sites Total sont présents ainsi que les salariés de plusieurs entreprises sous-traitantes avec l’ensemble des organisations syndicales. Avec beaucoup de détermination, au bord de la colère, nous écoutons les explications de représentants syndicaux au comité central d’entreprise. En effet, une réunion extraordinaire du CCE de Total Raffinage se tenait au cours de laquelle la direction devait nous informer sur l’avenir de la Raffinerie des Flandres à Mardyck près de Dunkerque.
En fait, élections régionales obligent, la décision serait reportée à la fin du 1er semestre. Mais personne n’est dupe. Total n’a pas l’intention de revenir sur sa décision de fermeture. Malgré 13,9 milliards d’euros de profits en 2008 et 8 milliards prévus pour 2009, le groupe pétrolier cherche à faire toujours plus de fric, ce qui veut dire rentabiliser le raffinage en le faisant dans des pays à moindres coûts salariaux et moindres contraintes écologiques. Sur le seul site de Mardyck cela fait 370 emplois directs et 550 emplois indirects.
L’annonce faite au CCE. ne diffère guère de ce qui était prévu : arrêt de la raffinerie, refus d’effectuer le « grand arrêt » prévu en mars (maintenance indispensable à la poursuite de l’activité), réflexion sur la transformation du site en entrepôt, centre de formation avec engagement de reclasser deux salariés sur trois. Mais personne n’y croit. L’occupation du hall de la tour Total nous permet de faire comprendre à la direction que nous avons l’intention de nous faire entendre. Si la mobilisation de ce jour est une réussite, elle ne suffira pas à la faire reculer.
Dès maintenant, les organisations syndicales, les assemblées de personnels, dans tous les sites, doivent discuter non seulement de la poursuite du mouvement, c’est-à-dire de la construction d’une grève générale dans l’ensemble du groupe, mais aussi des revendications. Il faut empêcher les patrons de Total de continuer de nuire à l’emploi, à la vie de ses salariés, à l’environnement. Un projet de service public de l’énergie qui réponde aux besoins, assure le maintien de l’emploi et réponde aux impératifs écologiques doit être débattu, défendu par tous les salariés du groupe. Et cela concerne l’ensemble de la société, l’ensemble des travailleurs.
Correspondant