La quatrième séance de négociation pour la nouvelle convention de l’Unedic a été annulée, après que la troisième, comme la seconde, n’a duré que deux heures. Les choses sont maintenant claires : sauf brusque retournement, la convention, qui doit couvrir les deux prochaines années, prévoit le statu quo en matière d’indemnisation, alors même que moins de la moitié des 6 millions de chômeurs bénéficient des allocations Unedic.
Comme le dit le tract d’AC ! Bordeaux, l’Unedic doit « ouvrir le droit à l’indemnisation dès le premier jour travaillé pour tous, quel que soit l’employeur, public ou privé. Pour cela, les fonds Unedic doivent être utilisés exclusivement pour l’indemnisation. Garantir la continuité des droits en rendant impossible toute radiation de Pôle emploi sans revenu de remplacement et en exigeant la suppression définitive du statut de fins de droits. Toutes les formes de discriminations visant les saisonniers, les stagiaires et toutes les formes de précarité du travail doivent être supprimées.
Nous demandons que le gouvernement et les partenaires sociaux prennent les mesures nécessaires pour que les organisations des chômeurs, chômeuses et précaires soient consultées pendant les actuelles négociations de l’Unedic. Devant l’urgence, le gouvernement a su sauver les banques, alors, cessez de parler de manque d’argent et, pour répondre à l’urgence, « sauvons » de même les chômeurs et précaires en mettant en œuvre leurs droits légitimes d’assurés sociaux. » Un ultime chantage commence à poindre : le Medef serait prêt à céder sur quelques petits éléments à condition que les organisations signataires acceptent une baisse des cotisations patronales dès que les comptes de l’Unedic deviennent positifs de 500 millions d’euros sur deux semestres. Quand on sait que l’Unedic emprunte des milliards (elle est cotée AAA sur les marchés financiers), on voit tout le suite la manipulation : emprunter, rendre les comptes positifs, puis baisser les cotisations patronales et payer les dividendes. Devinez qui y gagne, dans les deux cas ?
Des déclarations laissent deviner une envie de signature, comme celle de la CFDT : « La baisse n’est pas un tabou pour nous, mais elle doit être faite à la seule condition que le déficit cumulé de l’Unedic soit sur la bonne pente ». Après la manifestation monstre contre la précarité au Portugal, qui suit une manifestation identique en Allemagne, on peut penser que le potentiel de mobilisation existe sur ce sujet.
Quelques rassemblements dans la division ont ponctué les premières négociations, ce qui explique le peu d’avancées. Le 25 mars, il semble qu’une nouvelle négociation sur l’Unedic est convoquée. Juste le temps de préparer, enfin, une mobilisation unitaire, qui ne laisse pas les chômeurs dans les bras du Front national. Correspondant