Publié le Mardi 16 novembre 2021 à 17h18.

Construire la riposte face à la radicalisation raciste

Alors que des milliers de réfugiéEs, transis de faim et de froid, sont bloqués aux frontières de l’Europe forteresse et font l’objet d’odieuses manœuvres politiques, tandis que les rapports s’accumulent pour dénoncer les violences et les « traitements dégradants » dont sont victimes les migrantEs en France, la surenchère raciste se poursuit dans le cadre de l’élection présidentielle.

Dernier exemple en date avec le débat entre les pré-candidats des Républicains le 14 novembre, durant lequel les cinq prétendants ont rivalisé de propositions anti-immigréEs. Xavier Bertrand a ainsi prôné une baisse de 30% de l'immigration de travail et de 50% des visas étudiants, tout en divisant par trois le regroupement familial. Éric Ciotti a proposé « [d’]arrêter le regroupement familial ». Valérie Pécresse a affirmé vouloir en finir avec « le droit du sol automatique » pour les enfants nés en France. Michel Barnier a défendu un « moratoire » pour « mettre un coup d’arrêt » à l’immigration. Et l’on n’oublie pas Philippe Juvin, qui s’en est pris à la Convention européenne des droits de l’homme et a expliqué vouloir « mettre absolument fin à l’immigration sociale » (sic).

Un véritable concours Lépine des mesures racistes donc, qui ne contraste malheureusement ni avec la tonalité générale de la campagne, lepenisée et zemmourisée à l’extrême, ni avec les politiques concrètes du gouvernement Macron : traque des migrantEs, réduction des visas et augmentation des expulsions. Et le moins que l’on puisse dire est que, face à cette radicalisation raciste, la gauche sociale et politique ne brille pas par la radicalité de son antiracisme.

Il y a urgence à renverser la vapeur, ce qui signifie non seulement faire entendre un tout autre discours, défendant l’accueil inconditionnel des réfugiéEs, la régularisation de touTEs les sans-papiers et la liberté de circulation et d’installation, mais aussi et surtout reprendre la rue. À ce titre, on ne peut que se féliciter que des initiatives soient en préparation en vue du 18 décembre, Journée internationale des migrantEs, avec la perspective des manifestations dans plusieurs villes de France. Le NPA et son candidat Philippe Poutou seront évidemment partie prenante de ces mobilisations, et œuvreront à contribuer à la réussite de cette importante étape dans la construction de la nécessaire riposte antiraciste.