Mardi 14 septembre au matin, quatre familles ont été expulsées du petit campement au Vieux Pays à Tremblay-en-France, à la demande du SEAPFA, syndicat intercommunal pour la gestion et la collecte des déchets, dont le président n’est autre que le député maire de Tremblay-en-France, François Asensi, qui a quitté le PCF en mars dernier pour rejoindre la Fase. Les policiers sont intervenus sans ménagement, accompagnés de la pelleteuse qui a détruit aussitôt après les quatre petites maisons ou cabanes en bois situées le long d’un chemin pavé abandonné.Cette expulsion, qui faisait suite à une autre sur ce même lieu fin juin 2010, a été réalisée sans qu’un hébergement d’urgence soit proposé dans les jours précédents par la municipalité, pourtant contactée de multiples fois. La seule proposition du Centre communal d’action sociale (CCAS) était de demander un séjour provisoire en foyer mère-enfants pour une jeune mère avec un bébé de 3 mois, ce qu’elle a refusé pour ne pas se couper de ses parents présents sur le campement. À nouveau ce sont des personnes parties en errance, que la police voulait envoyer dans le Val-d’Oise en interdisant au groupe à pied de se diriger vers le centre de Tremblay, évoquant une prétendue décision d’huissier qui leur aurait défendu de rester en Seine-Saint-Denis. C’est tout simplement un abus de pouvoir, puisque, renseignement pris par les soutiens, seul un jugement pénal peut prononcer une interdiction d’une partie du territoire, alors qu’ici aucun jugement n’avait été rendu. Les Roms sont partout expulsés, y compris par des municipalités de gauche. Ces dernières auraient pourtant un rôle à jouer dans la lutte contre la xénophobie ambiante. Elles devraient arrêter ce jeu de massacre qui détruit les liens établis, le suivi médical quand il existe (pas là !) et empêche toute scolarisation des enfants, qui dans le cas de l’enfant en âge scolaire de ce camp n’avait même pas eu lieu ! Ces expulsions rendent la vie infernale à ces personnes et augmentent leur précarité puisqu’à chaque fois le peu de biens qu’elles possèdent sont détruits. Où sont l’égalité des droits et la solidarité prônées dans les discours ? Marie-Thérèse Juignet