La mise en place d’Hadopi 1 et 2 est un fiasco. Non seulement cette loi n’a pas permis de récupérer un centime pour la création, mais elle est devenu une machine de guerre contre les usagers coûteuse et inefficace. Quasiment tous les pays se sont armés de lois plus ou moins semblables pour « sauver l’industrie du disque ». Le résultat de la criminalisation des réseaux d’échanges en Peer To Peer (échange non-commercial entre utilisateurs) a été le développement de plateformes commerciales aux pratiques plus ou moins douteuses, dont le fameux MegaUpload. Passons sur le fait que selon plusieurs études, les plus gros utilisateurs de Peer To Peer étaient également les plus gros consommateurs de bien culturels, notamment de cinéma, pour nous intéresser à des solutions non basées sur la criminalisation des usagers ! La licence globale en est une. À raison de quelques euros de plus sur l’abonnement Internet (ajoutés aux taxes déjà existantes sur les supports de stockage), des sommes considérables auraient pu être dégagées pour la création.
Au lieu de cela, l’État a dépensé énormément d’argent pour la mise en place d’Hadopi. Mais se pose aussi la question de la redistribution et de l’opacité de la gestion des sommes collectées par la Sacem. Nous proposons la mise en place du mécénat global, dérivé de la licence globale, financé par une contribution des internautes sur leur abonnement à leur fournisseur d’accès, avec une redistribution « qualitative ». Les sommes récoltées sont gérées par un organisme indépendant, mais l’utilisateur choisit lui-même à qui il veut donner et devient ainsi acteur du financement. Une part du financement (plafonné par ayant droit) serait « socialisée » pour aider à l’émergence de nouveaux talents.