Publié le Samedi 6 novembre 2010 à 11h01.

Pas de racisme dans les médias

Le 28 octobre, quelques heures avant la grande manifestation pour les retraites, une vingtaine de personnes (syndicalistes et militants du NPA) se sont rassemblées devant le centre de formation des journalistes (CFJ), rue du Louvre à Paris. Elles répondaient à l’appel du SNJ-CGT (syndicat de journalistes), qui entendait protester contre l’invitation par le CFJ de Jean-Marie Le Pen pour une séance de questions réponses avec les étudiants. Les discussions avec les étudiants présents ont révélé un véritable choc des cultures. Aux questions des syndicalistes sur le « scandale » que signifiait l’invitation d’une personne ouvertement raciste, ils répondaient ne pas voir le problème dès lors que Le Pen était président d’un parti politique qu’ils auraient l’occasion de rencontrer au cours de leur vie professionnelle. Un intervenant nous disait malgré tout estimer que ce n’était pas une bonne chose dans la mesure où ces apprentis journalistes ne seraient pas capables selon lui de contrer Le Pen. La séance de questions réponses lui a donné partiellement raison. En effet, après un discours du directeur du centre justifiant l’invitation, deux étudiants ont parlé quelque dix minutes, l’un sur la vie politique de Le Pen, l’autre sur la « droitisation » (!) de l’Europe. Le tout sans aucune critique. À tel point que Le Pen lui-même a tenu à aborder les « accusations de racisme » à son encontre. Égal à lui-même, il a proféré une série de contre-vérités et de gros mensonges parmi lesquels : 5 % des étrangers viennent en France pour travailler et 95 % sont demandeurs d’aides sociales ; 80 % des personnes emprisonnées sont des immigrés, d’où l’évidence du rapport entre immigration et délinquance ou encore, les familles sub-sahariennes avec sept ou huit enfants, multipliés par quatre du fait de la polygamie et bien sûr, aucun étranger n’a de problème de logement, puisqu’avec tous ces enfants, ils sont prioritaires ! La bonne nouvelle est que deux étudiants ont contredit le président du FN, sur une trentaine et c’est donc aussi la mauvaise nouvelle. Il semble que les prochaines fournées du CFJ nous réservent encore beaucoup de petits Pujadas, Chabot et autres Pernault.