Le 14 novembre dernier, la paisible sous-préfecture de Pontivy dans le Morbihan a été le théâtre d’une manifestation ultra-violente organisée par les fascistes nationalistes bretons d’Adsav. Les manifestants ont agressé de nombreuses personnes tout au long de la manif, s’en prenant plus particulièrement aux immigrés ou à tous ceux et celles qui pouvaient ressembler à des immigrés. La manifestation avait été autorisée, les gendarmes n’ont procédé à aucune interpellation et le préfet a affirmé « qu’à ce jour aucune infraction à caractère raciste n’était remontée jusqu’à lui »... malgré plusieurs plaintes déposées ! Pour réagir à ces événements, un Collectif contre le racisme et la xénophobie se créée et a décidé d’appeler à une manifestation festive et familiale le samedi 19 décembre contre le racisme et la xénophobie. L’union des commerçants, craignant des incidents alors que se déroule le très consumériste « marché de Noël », a demandé le report de la manifestation, immédiatement soutenus par la maire de Pontivy, Christine Le Strat (Modem). Dans un premier temps, l’ensemble du collectif pontivien a maintenu la manifestation. Mais, le 15 décembre, le préfet a demandé officiellement le report de la manif. à ce moment, une fracture s’est opérée dans le collectif. Une partie de celui-ci, dont le NPA fait bien entendu partie, a maintenu l’appel à manifester tandis que d’autres organisations ont accepté l’interdiction préfectorale. Des arrêtés préfectoraux affichés en ville menaçaient les contrevenants de 6 mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. Les manifestantEs se sont rassemblés tout de même sur la grande place du centre de Pontivy. à dominante « antifa », on y a vu également des drapeaux d’Alternative libertaire, des camarades du NPA lançant : « État d’Urgence, État policier, on ne nous enlèvera pas le droit de manifester », la FA et la CNT, ainsi que quelques personnes d’EELV. Une bonne partie des orgas du collectif a déserté : Front de gauche, CGT, FSU ou Solidaires... Malgré cela, les manifestants étaient loin d’être ridicules, bravant réellement et jusqu’au bout l’état d’urgence. Et, après une prise de parole et quelques hésitations, la décision est prise : on manifeste ! Le cortège, près de 400 manifestantEs, s’est retrouvé face à une rangée de gendarmes. Mais les « pandores » n’ont pas reçu la consigne d’interdire physiquement la manif... et se sont effacés pour nous laisser passer. Un officier est venu toutefois nous signifier qu’en défilant, nous aggravions le délit... ce qui ne nous a pas empêché de continuer la manif jusqu’au palais des Congrès, où il y a eu plusieurs prises de paroles, puis retour en cortège jusqu’à la place d’où nous sommes partis. La dissolution se faite également dans le calme. Aucun débordement, aucune violence, aucun affrontement avec la cinquantaine de gendarmes présents sur place. Et dans la soirée, la préfecture affirmait que des poursuites seraient engagées contre les manifestantEs. Affaire à suivre...
Crédit Photo
DR