Le 31 janvier dernier, l'ex-patron de Taser, Antoine Di Zazzo, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour avoir fait espionner Olivier Besancenot et sa compagne et a décidé de faire appel. Ses complices ont des peines de deux mois à un an de prison avec sursis, en fonction de leur degré de responsabilité dans cette affaire.Pas de ferme, donc, mais des peines de sursis plus longues que celles initialement requises par la procureure, et qui sonnent comme un désaveu pour ceux qui, à l'exception d'un ou deux fonctionnaires, n'ont cessé de clamer leur innocence, tout en renvoyant la responsabilité des faits sur leurs co-accusés.Rappelons qu'Antoine Di Zazzo est accusé d'avoir fait appel à des officines de détectives privés pour surveiller la famille d'Olivier Besancenot, alors que celui-ci avait émis de sérieuses critiques quant à la dangerosité du pistolet à impulsion magnétique.Échange de mauvais procédés…Au-delà de ce cas particulier, le procès a permis de mettre en lumière le fonctionnement inquiétant de ces officines et de certains services public ou privés détenteurs de données personnelles (comptes bancaires, adresses, numéros de carte grise, etc.) qui, dans le cadre d'échanges de bons procédés, n'hésitent pas à livrer ces renseignements confidentiels aux barbouzes. L'un des accusés, douanier, avait ainsi expliqué à la barre qu'il était routinier d'échanger des renseignements avec les enquêteurs privés, qui sont souvent eux-mêmes d'anciens gendarmes, policiers ou douaniers. Des pratiques largement facilitées par le flou juridique qui entoure l'exercice de ces professions et qui malheureusement risquent de continuer à prospérer en dépit de ce verdict.Il faudra attendre encore quelques années pour un jugement définitif, car il ne fait nul doute qu'Antoine Di Zazzo, qui a osé déclarer à la barre n'avoir aucune ressource financière afin d'échapper au paiement de dommages et intérêts, va tenter d'épuiser tous les recours en vue d'échapper à une condamnation.O.G.