Lundi 25 octobre, près de 300 travailleurEs sans-papiers ont entamé une grève sur une dizaine de lieux de travail en région parisienne, avec le soutien de la CGT. Dans un communiqué, le syndicat explique : « Afin de ne plus subir la surexploitation dont ils sont victimes de la part des employeurs qui les utilisent pour accroître leurs profits, les travailleurs sans papiers se sont mobilisés et coordonnés pour entamer un mouvement de grève. Parce qu’ils sont travailleurs sans papiers, ils subissent des discriminations multiples, des conditions de travail le plus souvent dégradées, les contrats les plus précaires. »
SurexploitéEs, précariséEs, discriminéEs, les sans-papiers sont à bien des égards des « prolétaires parmi les prolétaires », véritable chair à patron pour des capitalistes sans scrupule et aidés par les politiques publiques anti-immigréEs. Qu’est-ce en effet qu’unE sans-papier sinon une personne à qui l’État refuse une régularisation au nom d’arguments où s’entremêlent racisme et hypocrisie ? Une situation scandaleuse particulièrement mise en lumière durant le confinement du printemps 2020, où l’évidence du rôle essentiel, « en première ligne », des travailleurEs sans-papiers était telle que même le gouvernement avait été obligé de parler de régularisations.
Mais 18 mois plus tard, rien, ou presque, n’a changé, et les sans-papiers sont obligés de se mobiliser pour se rappeler au bon souvenir des patrons et des pouvoirs publics qui croyaient pouvoir faire comme si de rien n’était. Ils et elles vivent ici, ils et elles bossent ici, et ils et elles ne revendiquent rien d’autre qu’un droit élémentaire : celui d’être régulariséEs afin de sortir d’une situation de précarité extrême et d’insécurité permanente. Une grève pour rompre le silence, pour affirmer une dignité, pour mettre les patrons et leurs complices devant leurs responsabilités.
Ce nouveau mouvement de sans-papiers mérite tout notre soutien, a fortiori lorsque le débat public est saturé de propos racistes, anti-immigréEs, et que l’ensemble du champ politique accepte la polarisation autour des thèmes de l’extrême droite. L’occasion pour le NPA et son candidat Philippe Poutou d’affirmer son soutien à la revendication de la régularisation immédiate et inconditionnelle de touTEs les sans-papiers et, au-delà, de l’ouverture des frontières et d’une liberté totale de circulation et d’installation !