Publié le Vendredi 19 novembre 2010 à 10h59.

Roms de Triel (78) : quand la haine appelle la haine.

Si les médias ont quasiment oublié les Roms, la déferlante de violence à leur encontre, qu’elle soit d’État ou autre, ne les ignore pas. Les expulsions de camps continuent mais aussi toutes sortes de harcèlement et d’agressions très inquiétants. Ainsi à Triel, trois semaines après l’ignoble agression de quatre vrais-faux policiers dans la nuit du 28 octobre dépouillant des familles de leurs maigres biens et de leurs papiers, le traumatisme est encore très fort. L’objectif était clairement de faire peur, de continuer à terroriser cette trentaine de familles, vivant depuis plus de deux ans dans une zone désaffectée éloignée de tout et déjà harcelées depuis cet été par des « visites » musclées, voire menaçantes de la police porteuse d’avis d’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière ou d’obligation de quitter le territoire. Le fait que ces familles se défendent et s’organisent pour leurs droits avec le très actif collectif RomYvelines dérange sûrement certains qui ne rêvent que de « nettoyer » cette plaine. Si les auteurs de ce forfait ne sont pas encore connus, des questions se posent selon des sources policières : de faux-vrais policiers proches des milieux fascistes ? Des fascistes eux-mêmes qui relèvent la tête ici où là ? D’autres individus sous sale influence crapuleuse ? En tout cas, pour nous, ce ne sont pas les gens du voyage voisins, qui soutiennent et vivent en bonne entente avec les Roms !  Question aussi quant à la coïncidence de la date du forfait : nuit du 28 octobre, veille de la grande journée sur les retraites et d’une rencontre très attendue (finalement décevante !) avec le maire de Triel… mais à force de harcèlement, on en devient parano non ? Il est sûr que l’ignoble campagne anti-Roms déclenchée par le gouvernement depuis cet été, relayée par des élus locaux comme le maire PRG de Carrières-sous-Poissy par une lettre à Sarkozy demandant l’expulsion, n’a pu qu’attiser et conforter les réflexes de haine et de rejet sur fond d’idées reçues stigmatisantes et donnant l’occasion de ce genre d’actes insupportables. Mais malgré la dénonciation de forme de ces faits, un certain immobilisme des autorités, responsables et élus à tous niveaux, ne favorisant pas depuis deux ans des solutions concrètes et dignes pour le logement et les droits de ces familles, les a aussi malheureusement permis. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités au-delà des déclarations d’intention. Aujourd’hui, les familles roms s’auto-organisent pour ne pas revivre ce cauchemar et, avec le soutien total du collectif RomYvelines, continuent le combat pour vivre ici, travailler ici, en toute tranquillité. http://romyvelines.over-blog.com/