Il aura fallu attendre le décès de 351 personnes qui, toutes, ont reçu une décharge de Taser pour que le fabricant américain reconnaisse que l'utilisation de cette arme présentait des risques cardiaques. Pour le PDG de Taser France, M. di Zazzo, c'est une défaite supplémentaire, malgré une intense campagne de lobbying. En effet, suite au procès qu'il avait intenté et perdu face à Olivier Besancenot en 2008, il voulait convaincre que le taser, arme non létale, ne mettait ainsi pas la vie en danger.
Déjà en septembre de cette année, le conseil d'État avait cassé le décret permettant aux policiers municipaux d'utiliser le Taser au motif que «l'emploi du pistolet à impulsions électriques comporte des dangers sérieux pour la santé... susceptibles de provoquer directement ou indirectement la mort». Reste que le Taser est toujours entre les mains de plusieurs milliers de policiers et de gendarmes en France, qui sont censés respecter des procédures d'utilisation telles que : vérifier que la personne visée n'est pas enceinte, qu'elle n'est pas liée à des addictions, qu'elle n'a pas de problèmes cardiaques. Procédures qui ne sont jamais respectées, bien évidemment. Il faut donc beaucoup de cynisme et de mépris pour la vie pour continuer à utiliser cette arme.
Il est urgent d'arrêter de jouer avec la vie des gens pour permettre à des marchands d'armes de faire du fric. Parce que le Taser représente un danger mortel, un moratoire sur son utilisation par les forces de police et de gendarmerie est indispensable pour qu'un débat public ait lieu.
Dans le cadre de ce débat, le NPA se prononcera pour l'interdiction du Taser et la destruction des armes en circulation.