L’occupation de la prairie des filtres à Toulouse par des opposants à la Loppsi 2 en est à sa quatrième semaine.Samedi 15 janvier, les Toulousains voient arriver, médusés, quelques camions transportant des habitats légers et mobiles (tipis) sur la place du capitole. En quelques minutes, les structures sont installées et les manifestants investissent les lieux pour informer et dénoncer la nouvelle loi sécuritaire du gouvernement. Cette loi, composée de 46 articles, attaque de front internet, les habitats alternatifs, les populations précaires, ceux qui vivent, pensent et agissent différemment de la norme capitaliste imposée par les gouvernements successifs des dernières années. Après une nuit passée sur place, les personnes se déplacent à la prairie des filtres en bord de Garonne pour occuper l’espace public. Rapidement trois tipis sont montés. Les camions, les caravanes les rejoignent et s’installent au bord des allées pour créer un espace. Dès le lendemain, l’action se porte en direction des biffins place Arnaud-Bernard, une action d’information auprès de ces derniers qui sont visés par la loi (création du délit de « vendeur à la sauvette »).Mardi 18 janvier, 200 personnes défilent dans les rues de Toulouse lors d’une « manifestive », dénonçant le point de la loi sur la vidéosurveillance. Mercredi est le jour des enfants (nous avons quelques familles sur le campement) et nous prenons le temps d’installer les nouveaux arrivants, d’accueillir les nouvelles structures : une yourte de 80 m2, un zome de 100 m2, une tente berbère, cinq caravanes (cellules de travail) et des camions d’habitation viennent agrandir le campement. Jeudi, nous soutenons un éleveur de volailles, issu de la communauté des « gens du voyage », menacé d’expulsion sur la commune de Frouzins à 15 km de Toulouse. La mairie lui a refusé toutes ses demandes de permis de construire. L’action suivante réunit les résistants d’aujourd’hui à la prairie des filtres aux résistants d’hier du Conseil national de la Résistance.Après une semaine d’occupation, l’assemblée générale, réunissant 150 personnes, prend la décision d’étendre ses actions de résistance à l’ensemble des lois sécuritaires passées, présentes et à venir… Les deux semaines suivantes voient passer plusieurs milliers de personnes à la prairie des filtres, venir soutenir les actions, s’informer... La dernière « manifestive » samedi 5 février réunit plus de 600 personnes dans les rues de Toulouse. Plus de 50 000 tracts ont été distribués à l’ensemble de la population. Le maire lui-même s’étonne que nous ayons réussi à créer le débat public ! Malgré cela un avis d’expulsion à été déposé au village la semaine dernière par un huissier. Une procédure est en cours… Les occupants, entrés en résistance ont pris la décision de poursuivre l’action ! Sous une autre forme ? Dans un autre lieu ? Tout est possible, mais ce qui est sûr, c’est que « la lutte est comme un cercle, elle peut commencer à n’importe quel point mais elle ne s’arrête jamais » ! Anna