Notre camarade Patrick est décédé ce 18 novembre d’un cancer récidiviste, foudroyant, à l’âge de 58 ans. Nous publions l’hommage des camarades du comité NPA Montbéliard-Belfort.
Issu d’un milieu et d’un quartier populaire, CAP en poche, il avait trouvé du travail dans le bâtiment et avait vécu la galère, ne trouvant que des contrats courts entrecoupés de périodes de « chômedû » comme il disait. Ces injustices, ce mépris des travailleurEs du bâtiment, il a su les surmonter en s’engageant à la CGT. Il aimait les actions fortes et faisait partie de ce noyau dur de la CGT qui n’avait pas peur de s’affronter aux forces de répression, de s’engager dans des actions illégales. Il avait pris son pied en 1996 dans la lutte de « l’Épée », une usine de fabrique de pendulettes menacée de fermeture, et avait occupé avec d’autres pendant trois mois le site, y dormant toutes les nuits, jusqu’à l’expulsion par les CRS.
Patrick, une personnalité révoltée et généreuse
Il avait été un des piliers du comité de chômeurs CGT qui multipliait les actions, occupait des locaux (Pôle emploi…), interpellait les élus, bloquait les trains… Sa soif d’action ne se limitait pas aux coups d’éclat, il avait été militant PCF et avait suivi les questionnements de la fédération du Doubs à propos de la démocratie interne au PCF ce qui lui avait valu d’être exclu, puis il a participé à la création de la fédération communiste démocratique de Franche-Comté. Ce fut pour lui une période enrichissante et pleine de débats. Cette ouverture, cette soif de démocratie l’a amené à rejoindre le NPA à sa création en 2009.
Patrick était de ces personnes révoltées et pourtant si généreuses ; après s’être longtemps occupé de sa mère dépendante, il s’est occupé de sa compagne Thérèse, malade, qui est décédée il y a quatre ans. Il avait partagé tous les combats avec elle puis avait consacré beaucoup d’énergie à la soutenir. Chaque fois que possible il participait aux mobilisations locales, ne ratait jamais une réunion, était bon vivant, se réjouissant de se retrouver entre copains autour d’un verre, d’une bouffe.
Ces dernières années furent marquées par sa lutte contre un premier cancer, sans jamais manifester la moindre plainte ; il avait repris son travail mais a dû s’arrêter en septembre de cette année, affaibli par une récidive. Là encore nous avons été frappés par sa force de caractère, sa dignité et son courage face à l’inévitable. Sa disparition a été tellement rapide que nous n’imaginons pas encore la vie sans lui. Tchao Patrick, notre camarade, notre ami.