Lors du meeting, Christine Poupin a rappelé que le changement climatique se combine avec les autres crises. Si la hausse de la température moyenne n’est pas inférieure à 2°C d’ici 2100, un habitant sur 10 vivant à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer sera menacé. Les ouragans, inondations, sécheresses, et les guerres, s’amplifieront...
Donc 80 % des réserves connues de combustibles fossiles doivent rester sous terre et ne jamais être exploitées. Au lieu de cela, les capitalistes, relayés par les gouvernants qui les représentent, nous entraînent dans leur logique de destruction et de surproduction inutile. Ce ne sera pas la COP21 qui apportera les solutions radicales nécessaires : son contenu est déjà déterminé par les « engagements » des grandes puissances, et taillé pour les intérêts des lobbies industriels et financiers (nouveau marché du carbone et bien sûr nucléaire) ! Ils refusent de reconnaître la dette écologique vis-à-vis des pays du Sud et d’accorder un statut de réfugiés aux victimes climatiques.
Rien à attendre de la COP21, mais beaucoup à faire pour les mobilisations dans lesquelles nous apporterons nos réponses écosocialistes. Il est illusoire de prétendre sauver le climat sans s’attaquer à ce qui le détraque : la soumission à la logique du profit et la marchandisation de toutes les activités humaines.
Un cycle pour comprendre... et agir !
Trois ateliers consacré au climat ont aussi permis de poursuivre la réflexion. Quel travail, quels emplois pour le climat ? Cette première discussion a posé les deux conceptions historiques du travail : le travail, élément constitutif de l’humanité, échange entre des organismes vivants, et le travail salarié, contraint, aliéné. Nous y avons ajouté le travail domestique, « travail invisible », trop souvent assumé par les femmes. C’est par la lutte sur la baisse du temps de travail que le mouvement ouvrier s’est inscrit dans l’écologie. Aujourd’hui, on doit s’interroger sur quelle production de biens socialement utiles. La question de la transition est posée, et qui est plus qualifié pour l’inventer que les producteurs aujourd’hui dépossédés de tout pouvoir dans les usines et les services ? La nécessité de la disparition des productions inutiles et nuisibles (armement, publicité, nucléaire…) pose la question de la reconversion des emplois : cela ne peut se faire que de façon démocratique et collectivement assumé.
Lors de la deuxième séance ont été abordées les victimes climatiques. La dégradation de l’environnement crée des millions de victimes maintenues sur place dans le dénuement, déplacées ou migrantes (51 millions aujourd’hui, 200 millions en 2050). Cela marque l’émergence d’un nouveau milieu social, et implique de repenser l’aide humanitaire d’urgence et notre intervention politique internationale. L’expérience de nos camarades philippins présentée lors de cet atelier est de ce point de vue exemplaire.
« Le climat ça change vraiment tout ! Les réponses du NPA » était l’intitulé du dernier atelier. Nos réponses écosocialistes nous permettent de proposer une transition énergétique rapide dans tous les secteurs d’activité (logement, transports, énergie, agriculture…) créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement. Cela passe par la baisse du temps de travail, le transfert des technologies vers les pays du Sud, la baisse de la production matérielle au Nord. Elle impose l’appropriation publique des grands domaines de l’énergie, des banques, sous contrôle des travailleurs eux-mêmes, producteurs et consommateurs.
Les mobilisations autour du climat vont se multiplier. Comme l’a bien montré cette Université d’été, le NPA y prendra toute sa part.
Commission nationale écologie