Le meeting parisien de l’appel des 333 pour la levée de l’état d’urgence s’est tenu samedi dernier. Félicitons-nous qu’il ait pu rassembler 1500 personnes venues écouter de nombreux orateurs...
Ainsi des parlementaires opposés à la politique sécuritaire actuelle – par exemple les députés verts Noël Mamère et Sergio Coronado –, des dirigeants politiques – Daniel Gluckstein du POID « lambertiste » ou notre camarade Olivier Besancenot –, syndicalistes et intellectuels. C’est donc un arc de forces très large qui s’est exprimé, du POID au NPA en passant par EELV ou diverses composantes du Front de gauche (PCF, PG...).
De nombreux intervenantEs ont rappelé le caractère liberticide de l’état d’urgence, des aménagements légaux qui l’accompagnent. L’historien Jean-Jacques Marie a ainsi rappelé que l’origine de l’état d’urgence, ce sont les mesures d’exception prises dans les années 50 contre les peuples colonisés et ceux qui les soutenaient. De même, de nombreux juristes ont insisté sur la signification du renforcement des pouvoirs de l’administration face à ceux de la justice, ce qui ne peut que renforcer le caractère autoritaire des institutions.
Et après on continue ?
On soulignera aussi l’intérêt des nombreuses interventions de syndicalistes, comme le message de Michaël Wamen de la CGT Goodyear ou celui d’un syndicaliste de l’AP-HP qui précisait s’exprimer au nom des syndicats CGT, SUD, FO et CFTC. Toutes ces interventions insistaient sur le lien à faire entre la remise en cause des libertés publiques et les entraves aux luttes, alors que patronat et gouvernement multiplient les attaques.
On notera enfin que tant Olivier Besancenot que Daniel Gluckstein ont insisté sur la nécessité d’en finir au plus vite avec les interventions impérialistes, les frappes aériennes, dans cette région du monde.
Sans doute peut-on regretter que les diverses interventions n’aient pas plus insisté sur la dimension ouvertement raciste de la politique de Valls-Hollande.
Reste la question des perspectives. Les initiateurs de l’appel proposent la mise en place d’une délégation chez Hollande, ce qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Regrettons donc qu’à ce stade, ils n’aient pas voulu s’engager dans la préparation de la manifestation de ce samedi 30 janvier, comme l’ont défendu le PG, les parlementaires Verts et bien entendu le NPA. La meilleure façon de donner un prolongement à ce meeting...
Pascal Morsu