Publié le Mercredi 17 mars 2021 à 11h55.

Agir immédiatement pour la justice sociale et climatique

Apprendre de la pandémie pour sauver le climat

Vues comme séparées voire concurrentes, crise sanitaire et crise climatique plongent leurs racines dans la façon dont le capitalisme enferme l’humanité dans une relation de plus en plus destructrice avec la nature. Les mesures indispensables à une prévention efficace des pandémies – arrêt de la déforestation, fin de l’agriculture industrielle et de l’industrie de la viande, réduction massive des transports… – sont aussi efficaces pour lutter contre la perte de biodiversité et le bouleversement climatique, qui sont eux-mêmes en cause dans l’explosion des zoonoses.

Le ralentissement de l’économie a réduit de manière importante les émissions de CO2 (jusqu’à – 17 % certains jours et entre 4,2 et 7,5 % sur l’année 2020), mais ses modalités n’ont fait qu’aggraver la misère et les inégalités sociales, racistes et sexistes, comme les inégalités Nord-Sud. Il n’a pas empêché l’année 2020 d’être la plus chaude jamais enregistrée (malgré le refroidissement dû à La Niña et à égalité avec 2016 réchauffée elle par El Niño) avec 1,25 °C au-dessus de la période pré-industrielle. Surtout il n’aura qu’un effet « insignifiant » (selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement) et ne réduit pas la concentration de CO2 dans l’atmosphère qui est le résultat cumulé des émissions passées et présentes. En augmentation de 45 % au cours des 30 dernières années, elle est aujourd’hui supérieure de 50 % par rapport aux niveaux préindustriels et sera bientôt supérieure à ceux du Pliocène (– 2,6 à – 5,3 millions d’années), alors qu’il n’y avait pas de calotte glaciaire permanente dans l’hémisphère Nord et que le niveau des océans était 25 mètres plus élevé qu’aujourd’hui.

Les catastrophes sont déjà là – fonte de la banquise, canicules exceptionnelles, ouragans, inondations, méga-feux – mais le pire est à venir et le bouleversement de nos vies par la pandémie n’en est qu’un maigre aperçu. Il n’y a pas le temps pour des demi-mesures, il faut agir immédiatement et radicalement pour la justice sociale et climatique.

Dossier réalisé par la Commission nationale écologie