La seule réponse efficace face à la tragédie que vivent les migrantEs est de refuser de considérer les migrations comme un « problème », et de s’unir pour satisfaire les besoins sociaux de millions de femmes et d’hommes, migrantEs et « autochtones ». Nous exigeons que les pays les plus riches soient terres d’accueil.
▸ Se déplacer est une pratique inhérente à l’espèce humaine. Cela doit être un droit, indépendamment des motivations qui conduisent à migrer. Des millions de personnes sont forcées d’émigrer pour échapper à la misère, à la pauvreté, à la guerre, aux catastrophes environnementales, au manque de perspectives d’avenir. Nous revendiquons le droit d’asile pour celles et ceux qui fuient la guerre et les persécutions. Mais aussi un accueil digne pour touTEs les migrantEs, sans faire de distinction entre les migrantEs dits « économiques » et les réfugiéEs. Cela doit être la priorité dans tous les pays – en particulier ceux où la répression des migrantsE est la plus forte – et toutes les organisations de gauche devraient se battre pour l’octroi de pleins droits à touTEs les migrantEs, en accordant une attention particulière aux femmes, aux populations racisées, aux personnes LGBTI, aux musulmanEs et aux mineurEs, qui souffrent de multiples formes de discrimination et d’oppression.
▸ La liberté d’installation et de circulation est la seule mesure qui pourrait enrayer l’hécatombe sur les chemins de l’exil. Ouvrir les frontières, c’est permettre aux gens de migrer dans des conditions dignes et sûres. C’est faire disparaître la clandestinité et les passeurs. Quand les marchandises et les richesses circulent librement sur la planète, quoi de plus normal que les êtres humains veuillent en faire autant ? Chaque personne a le droit fondamental de vivre dignement et de jouir de tous les droits politiques et sociaux du pays où elle réside. Ce droit relève de la justice sociale, qui s’affranchit des frontières géographiques. La seule frontière est la frontière sociale universellement déployée qui oppose les exploiteurs aux exploitéEs.
▸ Nous cherchons à construire des mouvements antiracistes et antifascistes, contre les agents du racisme institutionnel et social, en commençant par l’État français. Les aspects culturels et politiques de cette lutte sont inséparables. Afin de contrer l’idéologie discriminatoire et raciste, le travail au niveau culturel et éducatif est vital. Mais il est également crucial de revivifier les luttes sociales, pour conquérir des droits et du pouvoir pour touTEs les travailleurEs, en rendant visible dans la pratique le lien entre le racisme et le fonctionnement du capitalisme. Dans ce sens il est important d’agir pour que les luttes antiracistes et de solidarité avec les migrantEs soient partie prenante du mouvement ouvrier, syndical et politique. Elles doivent être menées avec les travailleurEs car leurs ennemis et leurs intérêts sont les mêmes.
▸ Nous soutenons l’auto-organisation des migrantEs, car leurs luttes partent de leurs spécificités et de leurs exigences particulières, en cherchant à établir les liens nécessaires avec les questions de discrimination de classe, de genre et de racisme.
▸ Nous devons tenter par tous les moyens d’établir des liens avec les associations, les organisations, les partis d’autres pays qui agissent pour la solidarité et la défense des intérêts des migrantEs. Dans différents pays européens, de nombreuses associations se mobilisent contre le traitement inhumain infligé aux migrantEs. Notre tâche urgente est de construire un courant internationaliste, qui combat les courants réactionnaires, nationalistes et racistes qui se développent actuellement en Europe et dans le monde.