Publié le Mardi 27 février 2018 à 20h18.

Stratégie du choc ? Un choc en retour se prépare...

Quelques jours après le choc du rapport Spinetta, envisageant pour la SNCF la fin de l’embauche au statut, la transformation d’entités de la SNCF en Sociétés anonymes à capitaux publics, la fermeture de 9 000 kilomètres de lignes (un tiers du réseau), le transfert obligatoire des salariéEs de la SNCF à des repreneurs de lignes privatisées, l’introduction de plans de départs dits volontaires, etc., voilà le choc du passage par ordonnances de l’essentiel des recommandations de Spinetta, annoncé le 26 février par le gouvernement. Pas de discussion au Parlement. Pas de discussion – ou lesquelles ? – avec les fédérations syndicales. Une vraie « stratégie du choc », que le duo Macron-Philippe veut créer contre les cheminotEs, présentés comme arc-boutés sur leurs « privilèges ». 

Les deux mousquetaires au pouvoir se prennent pour Thatcher, partent en guerre contre un secteur réputé combatif de la classe ouvrière, dans un contexte qui ne leur est pourtant pas des plus favorables. Car il n’y a pas que les cheminotEs à être en colère contre la dégradation de leurs salaires et conditions de travail et de vie. Il y a toute la fonction publique, dont les hospitalierEs. Il y a le monde de l’éducation, dont une bonne partie de la jeunesse. Si cette fin février est glaciale, mars s’annonce chaud. Une journée de mobilisation était annoncée pour le 22 mars mais elle paraît bien loin, et à vouloir faire vite, le gouvernement va probablement précipiter le choc en retour. Les cheminotEs pourraient donner le signal d’un départ anticipé... en grève !

Le climat avait déjà nettement changé chez les cheminotEs, à la parution le 15 février du rapport Spinetta. Bien que ce texte soit loin d’être un best-seller, il a été très vite lu, discuté et vilipendé dans la plupart des gares, bureaux et chantiers de la SNCF. Le mot « grève » a surgi. Avec l’annonce que le gouvernement allait procéder par ordonnances, le climat est encore monté d’un cran.

La température monte aussi, de toute évidence, dans les milieux syndicaux. Jusqu’aux sommets. La direction de la CFDT cheminots parle de grève le 12 ou le 14 mars, reconductible ? La direction de la CGT de grève d’un mois s’il le faut. De la réunion des états-majors syndicaux, le mardi 27 février, devait sortir le signal d’une riposte. Sachant que les cheminotes et cheminots s’y préparent déjà. Dans un contexte où ils peuvent trouver des alliés.

Stella Monnot