En France comme en Pologne, au Chili, en Italie, en Espagne, en Argentine, au Nigeria, au Kenya, au Mali… Nous serons toutes et tous dans la rue le 8 mars pour dénoncer et mettre fin à cette société patriarcale, raciste, capitaliste et impérialiste.
Si les dernières grandes mobilisations féministes ont concerné notamment les violences contre les femmes, c’est que ces dernières se déroulent à grande échelle.
Si les violences sont mondiales…
Ainsi, dans le monde, 650 millions de femmes ont été mariées alors qu’elles étaient enfants, 15 millions sont mariées de force chaque année avant l’âge de 18 ans, 200 millions de femmes et de filles ont subi une mutilation génitale, 15 millions d’adolescentes dans le monde (âgées de 15 à 19 ans) ont subi des viols et agressions sexuelles. Les femmes sont aussi en première ligne lors des conflits et des guerres. En Afghanistan, les femmes sont violemment écrasées par les talibans. En Chine, les femmes sont les premières victimes des politiques génocidaires contre les OuïghourEs. Au Kurdistan, après avoir lutté contre le régime de l’État islamique, les femmes sont maintenant une cible pour le pouvoir totalitaire turc (emprisonnements, viols systématiques, tortures, assassinats). En République démocratique du Congo, elles sont victimes de viols de guerre et de mutilations génitales graves.
Si le 8 mars est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, il est essentiel de rappeler que notre premier droit est le droit à notre intégrité physique et morale. Les violences sexuelles et sexistes nous concernent toutes et à tout âge, dans tous les pays. Ces violences s’accompagnent de l’exploitation du travail des femmes, le plus souvent invisible et gratuit, et du contrôle de nos corps à travers l’accès à l’IVG et à la contraception.
Mais les mobilisations sont possibles et, malgré les attaques des gouvernements réactionnaires, les femmes ont marché, se sont battues et ont arraché des droits et des victoires. Nous l’avons vu en Pologne, aux États-Unis, en Argentine, en Irlande et plus récemment en Colombie où elles viennent de gagner le droit à l’avortement.
… nos mobilisations sont internationales !
Il y a maintenant urgence à construire et participer à une mobilisation internationale d’ampleur. Nous l’avons vu, les mouvements féministes sont capables de réunir des millions de femmes dans les rues.
Cette mobilisation passera par la construction d’une grève féministe du travail productif et reproductif. Cela signifie concrètement appeler à la grève sur nos lieux de travail. Les femmes occupent majoritairement les emplois du soin aux enfants et aux personnes âgées, en situation de handicap, de l’éducation, de la santé. Elles sont plus souvent dans des situations de précarité et sous-payées. La grève est donc un moyen pour rendre visible ces emplois dévalorisés. Pour y parvenir, cette intervention devra se faire auprès de nos collègues mais aussi avec les organisations syndicales et leurs groupes féministes. Cela signifie aussi la construction de comités de grève locaux, dans les quartiers et dans les villes en discussion avec les associations féministes. Ce travail nous permettra de poser la question concrète de la grève du travail reproductif.
La construction d’un mouvement international passera aussi par des liens de solidarité concrets entre femmes en lutte de différents pays et des initiatives communes autour de mots d’ordre contre les violences, pour la défense de nos droits reproductifs, la défense du droit à disposer de nos corps comme nous le voulons, la liberté de circulation et la défense de nos conditions de travail et de nos salaires. Pour avancer dans ce sens, nous devons nous unir et nous battre ensemble, toutes les femmes, en discutant et partageant nos expériences.
Face aux attaques réactionnaires et à la montée des extrêmes droites, face aux gouvernements libéraux et au capitalisme, nous marcherons pour faire entendre nos voix !