Publié le Vendredi 25 juin 2021 à 18h00.

La PMA, tout de suite, maintenant, ça ne se négocie pas !

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, réclamée depuis des années par de nombreuses associations LGBTI et de familles existant malgré tout après des parcours semés d’embûches à l’étranger, l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes pourrait voir le jour très bientôt, si la loi bioéthique est adoptée...

 

Le projet de loi « bio­éthique » a été présenté en Conseil des ministres le 24 juillet 2019, et n’a pas réussi à faire consensus au sein du Parlement. Le texte vient de passer en 3e lecture à l’Assemblée nationale, puis devra passer au Sénat à partir du 24 juin. 

Trois ans de débats parlementaires

Si l’Assemblée nationale semble plus à même d’adhérer à un projet de loi issu de sa majorité, ce n’est pas le cas pour le Sénat qui avait en deuxième lecture vidé le texte de ses mesures phares : ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires et possibilité de l’auto­conservation des gamètes, pourtant nécessaire aux femmes trans qui voudraient s’en servir dans le cadre futur d’une PMA. Nous ne sommes pas dupes, le gouvernement cherche à s’acheter une vision progressiste de la part des LGBTI, en vue des élections. Le gouvernement Hollande avait fait la même chose en 2013, lors du Mariage pour tous. Le projet de loi nous est insuffisant. C’est pourquoi nous avons initié un rassemblement unitaire le 9 juin dernier, devant l’Assemblée nationale, qui a réuni plus de 300 personnes !

Une loi au rabais

Également passée sous silence, la proposition d’encadrer le libre choix de l’appariement afin que les couples de lesbiennes et femmes seules racisées puissent choisir des gamètes correspondant, ou non, à leurs origines. Ce libre choix de l’appariement permettrait ainsi d’éviter un métissage forcé. D’autres techniques alternatives ont également été rejetées par le Parlement, comme la méthode ROPA qui permet à un couple de femmes de participer pleinement au processus, l’une d’entre elles apportant l’ovule à sa compagne qui porte ainsi l’enfant dans son ventre. Ce projet de loi, qui n’est donc pas certain de passer au vu de la composition du Sénat, n’est même pas suffisant au vu de ces recoupements lesbophobes, racistes, et transphobes, nous laissant avec une loi au rabais. Comme nous le rappelions lors du bilan de notre rencontre nationale1, « la montée de l’extrême droite voire son entrée au pouvoir a des conséquences concrètes sur nos vies ». Et le fait que cette loi, que nous avons attendue tant d’années, se voit vidée de toutes ces propositions concrètes, est un signe de la montée de la réaction, et donc, de l’extrême droite.

Notre tâche est celle d’imposer nos propres modèles de familles, avec une PMA qui convienne à toutes celles et tous ceux qui veulent pouvoir fonder une famille qui sorte du schéma hétérosexuel. Le combat pour une PMA accessible à toutes et tous est une lutte féministe, antiraciste, antifasciste !

  • 1. Rencontre organisée les 20 et 21 mars derniers. Voir l’Anticapitaliste n°562