Quinze mois de gouvernement des droites, avec deux partis, Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) et la Ligue de Salvini, caractérisés par des traits fascistes et racistes évidents, ont déjà profondément marqué la vie politique et sociale du pays1. En Europe, les deux partenaires renvoient à deux familles différentes : Salvini se positionne encore plus à droite pour gagner du terrain face à Meloni qui, de son côté, est très attentive à nouer les alliances politiques nécessaires pour jouer un rôle de premier plan dans la gestion future de l’UE. Sur le plan des mouvements sociaux, les luttes pour les salaires et contre les morts sur le travail, accompagnées par les mobilisations pro-palestinennes dans les universités, pourraient relancer une nouvelle saison de luttes.
- 1. Voici comment Alessandra Algostino, professeure de droit constitutionnel, et Livio Pepino, juriste et porte-parole de la Coordination antifasciste de Turin, résument la situation : « Nous assistons à une tentative, à un stade avancé, de mettre fin à une histoire d’affirmation des droits, de la liberté, de l’égalité, une histoire née avec la Résistance et transférée dans la Constitution de 1948. La droite au gouvernement est l’héritière directe du fascisme d’hier : par ses revendications explicites, par les symboles et les images du passé qu’elle porte en elle ; par la culture qu’elle exprime, par le langage qu’elle utilise et, plus encore, par le bloc social et économique dont elle est l’expression ainsi que par les politiques qu’elle met en œuvre ».