∙▸ Nous sommes pour l’abrogation immédiate de la loi de 1970, qui est un préalable pour avoir un grand débat public sur la politique des drogues avec l’ensemble des acteurs : usagerEs, professionnelEs des addictions, pouvoirs publics, habitantEs des quartiers concernés par le trafic, etc.
∙▸ Nous sommes pour la dépénalisation de l’usage de l’ensemble des drogues aujourd’hui illicites : cannabis, opiacés, cocaïne, psychotropes hallucinogènes, etc. Cela implique la possibilité pour les consommateurs de détenir leur consommation personnelle, sur le modèle de ce qui se pratique au Portugal, sans risquer de problème avec la police et la justice.
∙▸ Nous sommes à terme pour la légalisation de l’ensemble des produits et dans un premier temps du cannabis.
Nous ne sommes pas naïfs et nous savons que dans le cadre d’un régime capitaliste le cannabis légalisé sera un marché comme un autre, comme le montre la croissance des groupes privés qui se sont positionnés sur ce créneau en Amérique du Nord. Il n’est pour nous pas question de placer la vente d’un cannabis légalisé dans les mains de la « star-up nation » macroniste. La politique des drogues est une question sociale. De ce point de vue, il parait utile de se pencher sur les expériences en cours à New York où, avec bien sûr des limites, et pour un principe d’équité sociale qui est formulé ainsi, une partie des licences de vente du cannabis est réservée à des personnes issues des communautés afro-américaines et latinos qui ont subi la répression policière et judiciaire pour leur participation aux trafics.
∙▸ En parallèle de la dépénalisation et de la légalisation doit se mettre en place une véritable politique publique de prévention, en particulier en direction des plus jeunes, de réduction des risques avec l’ouverture rapide sur l’ensemble du territoire de lieux d’accueil, de salles de repos, de salles de consommation supervisée avec une présence de professionnelEs médicaux et sociaux (Halte Soins Addiction), de places d’hébergement dédiées. Il faut travailler à la facilitation de l’accès aux soins médicaux, à l’insertion professionnelle via des dispositifs innovants comme TAPAJ (travail alternatif payé à la journée). C’est la demande de nombreuses municipalités comme Lille, Marseille et Bordeaux.
Il faut donc par exemple que la prévention dans les collèges ne soit plus effectuée par les forces de répression, police et gendarmerie, mais par des professionnelEs qualifiés et pourquoi pas des usagerEs, travailleurEs pairs intégrés dans les équipes de prévention.
C’est ce qui se pratique dans de nombreux pays, en Europe et au Canada avec des résultats probants tant pour les usagerEs que pour les riverainEs.