Le CPN s’est réuni le week-end des 4 et 5 juin. Il a été principalement consacré à la mobilisation en cours contre la loi travail et à l’orientation du NPA dans celle-ci. Nous avons également fait un pas en avant dans la mise en place de la campagne présidentielle.
Des camarades sont intervenus pour raconter la mobilisation, notamment à la SNCF, dans la chimie, chez les jeunes. Les cheminots ont expliqué les discussions en cours sur l’articulation entre la réforme du statut de la SNCF et des cheminots et la loi El Khomri, la construction de la grève reconductible, les débats dans le mouvement, etc.
L’échange s’est poursuivi sur nos possibilités de contribuer à la construction d’une grève générale dans le pays : « Il n’y a pas d’autre possibilité pour gagner que d’homogénéiser le camp des travailleurs, que les secteurs les plus militants tournent toute leur énergie vers la mise en mouvement des secteurs qui le sont moins. Nous défendons la grève générale comme la meilleure méthode de combat, la plus efficace pour gagner, et, aujourd’hui, la grève reconductible des secteurs où ce n’est pas minorisant, mais nous construisons les journées de grève (les "temps forts") qui permettent à la grande masse des salariés d’agir et de prendre confiance dans leur propre force. » (extrait de la résolution adoptée).
Des nuances se sont donc exprimées sur le rôle de l’auto-organisation, la façon d’aller plus loin que ne le veulent les directions syndicales, la meilleure façon de massifier le mouvement, de faire en sorte que la fraction la plus militante du mouvement donne confiance et entraîne les secteurs moins mobilisés.
Aller jusqu’au bout, faire tomber le gouvernement
Il n’y a bien sûr aucun désaccord sur la nécessité d’aller jusqu’au bout, sur le refus absolu de la pression gouvernementale autour de l’Euro et des inondations : c’est bien ce gouvernement qui porte la responsabilité de ce conflit et il doit retirer son projet. Concrètement, nous avons discuté de comment construire la journée de grève du 14 juin et de comment continuer ensuite.
La deuxième question en débat portait sur la meilleure façon de poser la question du pouvoir dans le mouvement. Il est évident pour tout le monde que le gouvernement a lié son sort à celui de la loi par l’utilisation du 49-3 et par l’ampleur de la répression, que ce gouvernement n’a aucune légitimité. Une majorité du Conseil politique national pense nécessaire de défendre la chute de ce gouvernement dans le cadre du mouvement actuel. Une façon de poser la question de la légitimité de ceux qui nous dirigent et d’argumenter sur la nécessité d’une rupture avec le capitalisme. D’autres camarades mettaient davantage en avant la nécessité d’une contre-offensive globale du monde du travail.
La campagne présidentielle a commencé
Cette question est aussi articulée avec le début de la campagne présidentielle. En effet, petit à petit, la campagne de Philippe Poutou commence. Nous avons insisté sur le fait qu’elle n’a rien de commun avec celle d’un Mélenchon « qui se met en réserve, attendant la fin de la "parenthèse sociale" pour se réaffirmer comme homme providentiel, nous expliquons autour de nous que l’issue politique ne viendra pas du "bon candidat avec son bon programme" ». Au contraire, notre candidat est un outil pour les luttes : il s’en fait le porte-parole, il intervient pour les encourager, les construire, mais aussi poser les questions politiques qui y sont liées. En effet, « la mobilisation pose des questions directement politiques, touchant à la démocratie et au pouvoir. L’attaque du gouvernement, la répression, la confrontation montrent que les intérêts immédiats de la bourgeoisie, sa volonté de casser les droits des salariés entrent directement en contradiction avec les intérêts immédiats, tant sur le plan social que démocratique, de la grande majorité de la population. »
Nous avons donc mis en place l’équipe qui organisera la campagne. Sa première tâche est d’accompagner collectivement notre candidat et d’accélérer la recherche des parrainages administratifs auprès des maires. Avec plus de 50 promesses, cette recherche commence correctement, mais l’objectif doit être de dépasser la centaine en septembre si l’on veut suivre les rythmes de 2012.
Antoine Larrache