Gilles Cazin, notre camarade, notre ami, est décédé le 8 janvier, emporté par un cancer devenu impossible à soigner. Il a affronté cette échéance qu’il savait très proche avec une lucidité et un courage qui a sidéré tous ceux et celles qui ont pu le rencontrer au cours de cette dernière période.
C'est une épreuve pour notre camarade Régine, sa compagne et complice de toujours, ses enfants et petits-enfants. C’est aussi un ébranlement pour nous, ses camarades, pour tous ceux et toutes celles qui ont partagé ses indignations, ses colères, ses révoltes, ses combats contre ce système qui mutile nos existences en exploitant, en opprimant, en semant la misère et la guerre et qui menace aujourd’hui jusqu’à la survie même de l’humanité.
Salarié chez Renault et militant CGT, Gilles avait fait le choix de consacrer une partie importante de son énergie à construire, au sein de l’entreprise où il a usé sa vie et dans l’agglomération où il a vécu, son syndicat comme un outil de résistance élémentaire à la brutalité des politiques patronales.
Dans le même temps, Gilles avait estimé indispensable d’apporter sa contribution à la construction d’un parti se donnant pour tâche de préparer un changement radical, révolutionnaire de la société. C’est à ce projet révolutionnaire que Gilles avait déjà été gagné, dans les années 1970, par notre camarade René Cottrez, militant de la LCR à Renault Cléon. C’est dans cet esprit que depuis 2009, il avait pris toute sa place dans la construction du NPA.
Pour plusieurs d’entre nous, avec le décès de Gilles, c’est une période de plusieurs dizaines d’années d’engagement et de combats communs qui vient de se clore.
Et en particulier celle qui a été marquée par toutes ces bagarres communes menées à l’intérieur de l’usine Renault de Cléon, contre une direction qui n’a jamais fait de cadeaux, ni aux travailleurEs ni aux militantEs combattant véritablement sa politique.
Militer n’empêchait pas Gilles d’aimer profondément la vie, la culture, le cinéma, les voyages, la musique et la lecture ; il mettait un point d’honneur à partager son amour de la bonne cuisine et du bon vin lorsqu’il recevait les copains et copines ou qu’il participait à des fêtes. C’est ce côté bon vivant que l’on aimait aussi chez lui.
Parti, Gilles nous laisse désormais la tâche de poursuivre les combats qui ont été les siens, jusqu’au bout de sa vie.
Nous tenons à assurer Régine, sa compagne, et toute sa famille de notre fraternelle amitié.
Ses camarades de Rouen et d’Elbeuf