Bande dessinée. Éditions MARAbulles, 118 pages, 18 euros.
Cette BD, comme d’autres, est parue en mars dernier, au moment du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, après plus d’un siècle de colonisation et après une guerre terrible et atroce qui a duré huit ans. Cette guerre menée de manière acharnée par la France coloniale nous est racontée à partir du point de vue d’un grand-père très âgé, qui fut un de ces tous jeunes soldats appelés à combattre dans un pays inconnu contre un peuple qui luttait pour son émancipation. Il n’en avait jamais rien dit car ce qu’il a vécu, ce qu’il a fait, c’est impossible à accepter.
Une histoire à transmettre
Mais il ne veut pas que ça s’oublie, alors il veut l’apprendre à son petit-fils. De cette manière, il va reconstruire ses souvenirs plus ou moins effacés, des faits lui reviennent en mémoire et, avec son petit-fils, ils vont rechercher des témoignages, retrouver des personnages qui vont permettre de recoller les morceaux d’une mémoire défaillante, de reconstituer des épisodes manquants, tenter de retrouver un jeune combattant algérien qui l’avait sauvé.
Ainsi, on retrouve ce grand-père, environ 70 ans en arrière, en 1954, qui arrive en Algérie. Il se retrouve soldat avec une arme, comme de nombreux autres jeunes, pris dans la tourmente guerrière. L’armée française occupe, réprime, frappe brutalement les populations, dans les villes dans les campagnes. Les jeunes appelés apprennent à menacer, à tuer, à exécuter, à torturer. Il y a des massacres, des villages brûlés et ravagés. La plupart des appelés subissent, d’autres essaient de résister comme ils peuvent, en laissant s’échapper un prisonnier algérien, en intervenant contre un crime.
Voilà un livre à lire, à faire passer, une histoire à transmettre, pour ne pas oublier, d’autant que la guerre, le colonialisme ou le racisme sont très loin de n’être que du passé.