Sedejazz Records. À écouter en streaming sur Apple, Deezer, etc.
Le trompettiste Chet Baker (décédé en 1988) n’a jamais joué à Moscou mais son jazz y a influencé nombre de musiciens, notamment la « colonie » latino-américaine. Alexey León Reys est un héritier de cette école et son album Cuba Meets Russia, passé relativement inaperçu en France, a été multi-récompensé en Espagne. Une découverte qui réchauffe en ces temps de confinement.
De Cuba à Valencia en passant par Moscou
Alexey León est un saxophoniste, pianiste, flûtiste et chanteur né à Manzanillo, à Cuba, dans une famille russe. Il a commencé à jouer de la flûte et du piano à Cuba, terminé sa formation à Moscou, à l’académie musicale de GNESIN. En 2012, il a participé au quintette et au « big band » de Herbie Hancock lors de la première Journée internationale de Jazz à Moscou. Titulaire en 2013 d’une bourse de l’université de Valencia pour étudier la composition avec des maîtres du jazz (Victor Mendoza), il est très actif sur la scène où il a reçu le prix du meilleur soliste (2015), le prix du meilleur quintette à Malaga (2016) et participé à de multiples enregistrements pour Eddie Gomez, Danilo Perez, Voro Garcia et bien d’autres. En novembre 2017, il a remporté le prix du meilleur soliste au prestigieux concours de jeunes jazzistes Jo Jazz à La Havane. Il vit en Espagne et enseigne à Valencia.
Une fusion jazz en mouvement
Alexey considère sa musique comme « la manifestation d’un amour qui vient d’une variété de facettes importantes de ma vie – des personnes, des lieux, de la musique et des expériences existentielles qui m’ont marqué et enflammé ».
Chacune des huit compositions de cet album est donc une histoire influencée par la recherche de l’identité profonde du musicien tandis que d’autres sont des hommages à ceux qui l’ont influencé à l’instar de Chet Baker. Accompagné par les musiciens de son école, il fusionne toutes les influences, réchauffe l’école russe à l’aide de congas, improvise pour trouver un son contemporain et original.
Toutes les interactions musicales et même la présence d’un orchestre à cordes (Valencia Conservatory String Quartet) pour « Lidia » ne peuvent voiler le son cubain. Quand il reprend le classique « Como fue » de Benny Moré c’est toute l’île qui résonne dans nos oreilles. Le tromboniste Toni Belenguer (ex-musicien de Michael Breker), qui accompagne Alexey depuis ses débuts en Espagne, est décédé brusquement en septembre 2020. C’est une raison de plus pour partager ce Cuba Meets Russia puis d’enchaîner avec le Okudzhava for my mother 1 gravé juste avant la mort du tromboniste.