Centre Pompidou, galerie 4, niveau 1. Jusqu’au 13 mai, tous les jours de 11 h à 21 h. Fermé le mardi. Gratuit pour touTEs le 1er dimanche de chaque mois.
L'exposition des photo-graphies de David Golblatt au centre Georges--Pompidou nous emmène en Afrique du Sud et nous éclaire sur l’histoire, la géographie, la société de ce pays, ainsi que sur les différents régimes qui se sont succédé, dont le tristement célèbre régime d’apartheid.
Démarche indépendante
L’activité de David Goldblatt, âgé de 87 ans, remonte aux années 1960. Il a organisé son travail entre photographies de commandes pour les grands magazines photos et organes de presse de l’époque, et clichés plus personnels. Il a réussi, habilement, à ne pas subir la censure, en exposant de manière quasi confidentielle dans des petites galeries et en proposant des tirages qui ne dénonçaient pas frontalement la répression.
Étant blanc, il pouvait sans problème évoluer dans tous les milieux. Il n’a jamais cherché à établir le lien avec l’ANC, persuadé de la nécessité d’affirmer l’indépendance de sa démarche afin de mener son projet à terme.
Noir et blanc, couleur, noir et blanc
Ses tirages sont majoritairement en noir et blanc.
Il dit être passé à l’utilisation de la couleur en 2001-2002 quand il pensait voir évoluer l’Afrique du sud de façon positive, et l’avoir délaissée à nouveau vers 2012, insatisfait de la façon dont -évoluait le pays.
Cette rétrospective se compose de plus de 200 clichés, 7 films dans lesquels il fait vivre certaines photos en nous racontant les circonstances dans lesquelles elles ont été réalisées.
L’exposition s’organise en deux grandes parties :
Les séries historiques
– Particularités : détails de corps. Des photos d’Afrikaners, agriculteurs, classes moyennes, ouvriers.
– Mines : terrils, mines d’or en déclin, mineurs dans les souterrains qui risquent leur vie/
– Joburg (Johannesburg) : township de Soweto, quartier pour les Métis (coloured), les Blancs
– Les transports dans les bantoustans : les habitants noirs des bantoustans devaient faire des heures de train ou de bus pour se rendre à Pretoria, centre économique qui les employaient mais ne les autorisaient pas y séjourner.
Série de clichés des constructions, bâtiments publics, églises, monuments construits depuis l’époque coloniale, par laquelle Golblatt veut démontrer que l’architecture est le reflet d’une idéologie et que les constructions photographiées sont le reflet de la domination blanche.
Sylvie Tridon