Éditions Amsterdam, 160 pages, 15 euros. Traduit de l’anglais par Véronique Samson.
Militant marxiste et historien, C.L.R. James, s’était donné comme ambition de raconter l’histoire mondiale de la lutte des classes des peuples noirs, avec un objectif : apprendre de histoire pour construire l’émancipation.
Des luttes méconnues
Une tâche entreprise dans un livre très bref mais qui permet d’avoir un panorama des luttes noires à travers le monde et l’histoire. Des luttes anticoloniales aux luttes pour la fin de l’esclavages, les 6 chapitres nous mettent l’eau à la bouche et donnent envie de mieux connaître tous ces combats, de véritables sources d’inspiration et de renouveau pour le mouvement ouvrier mondial, encore méconnues. Un livre qui appelle à en ouvrir des dizaines d’autres pour découvrir une lutte des classes hyperactive, de l’Afrique aux Antilles en passant par les États-Unis.
Ce livre a été publié en septembre 1938, et il est traduit pour la première fois en français en 2018, ce qui permet de dépasser l’européocentrisme dominant, y compris chez certains historiens marxistes. Un dépassement qui permettrait peut-être d’appréhender les discussions politiques et stratégiques dans le mouvement antiraciste d’une autre manière, notamment autour de la question du « privilège blanc », car si l’auteur est inspiré par des luttes victorieuses qui réunissent l’ensemble de la classe ouvrière, notamment sur les questions antiracistes, il n’hésite pas à critiquer les luttes d’ouvrierEs noirs dirigé par des blancs : l’émancipation des travailleurEs sera l’œuvre des travailleurEs eux-mêmes !
Pour C.L.R. James, l’avenir de la révolution mondiale repose bien sur l’unité de notre classe, mais pour l’imposer la classe ouvrière noire doit se réapproprier son histoire, et c’est ici que ce livre entre en jeu.
Sana Lib