Publié le Vendredi 12 mai 2023 à 09h00.

Le numéro 10 de la Déferlante

En librairie le 12 mai, 19 euros.

Beaucoup d’entrées passionnantes dans cette dernière livraison : d’abord, la rencontre entre Mélissa Laveaux et Jeanne Added, musiciennes et chanteuses, une enquête inédite intitulée « Inceste commis par des mineurs, le grand déni » de Sarah Boucaut, illustrée par Léa Djeziri, et enfin le reportage « Au Royaume-Uni, résister à la haine anti-trans », de Valeria Costa-Krostritsky. La BD du numéro 10, « Histoire en forme de chanson » de Mirion Malle, apporte une respiration agréable à mi-parcours.

« Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution »

Signalons en particulier le dossier : « Danser : l’émancipation en mouvements ». On les a vus, les collectifs féministes qui animent les manifestations contre le recul de l’âge de départ à la retraite, où la danse apparaît comme un mode d’expression et de revendication à part entière. Le dossier traite de différentes appropriations de la danse et de la chorégraphie comme supports d’affirmation d’une identité particulière, comme mode d’intervention sociale, comme puissante instance réparatrice des corps brimés ou brisés. Un brillant portfolio, textes et photos de Teresa Suárez au milieu des Kiki Balls parisiens, complète le dossier.

Féminisme et capitalisme

À noter également, le débat « Le féminisme est-il soluble dans le capitalisme ? », avec Léa Lejeune, Suzy Rojtman et Fatima Ouassak, mené par Élise Thiébaut et illustré par Violaine Leroy. Les trois autrices et militantes échangent leurs conceptions sur la possibilité de réguler — ou non — le capitalisme, notamment dans une perspective émancipatrice et féministe. 

Le reportage d’Elsa Gambin, « Un safe space pour les teufeuses », apporte un éclairage intéressant sur une expérience féministe originale dans le contexte des frees parties : la présence au sein de ces événements très masculins du collectif Red Flag qui plante sa tente à deux pas des soundsystems et devient une sorte de refuge pour les femmes, souvent très isolées et vulnérables au milieu de la nuit...

Un déferlement de réflexions et d’expériences dans ce 10e numéro.