Avec Maria Vasquez. Film espagnol, 1 h 39 min. En salle le 17 avril.
Matria est un film poétique mais athlétique ! La Galice — Galiza — est belle, mais rude, et la vie du petit peuple de la pêche qui gagne rudement sa vie dans les Rias Baixas n’est pas facile. La caméra reste au plus près de Ramona, dans ses démêlés professionnels, dans ses déconvenues familiales, dans la déroute de son couple et dans ce qu’elle tente de sauver comme relation avec sa fille.
Cette femme est forte et gaie, mais la tourmente qu’est sa vie l’épuise, et les rares moments de répit — la fête avec son amie, quelques instants de grâce avec sa fille, la lueur d’espoir incarnée par le vieux monsieur qui la prend à son service — ne suffiront pas à assurer son avenir. Lui restera alors la fuite, dont il est difficile d’être convaincu qu’elle lui apportera une issue acceptable.
La personnage principale habite le film, et l’actrice réalise une prouesse époustouflante : sans jamais verser dans le misérabilisme — Ramona est une combattante — le réalisateur fait se resserrer peu à peu l’étau sur sa vie, sans espoir, sur son parcours sans issue. Comme toile de fond, une côte somptueuse, à 1 000 lieues de la carte postale, et une langue forgée par cette nature puissante et majestueuse...
Claude Moro